Bénin

Acquis des 30 ans de la conférence : la réforme qui oppose Ajavon à Talon

L’investigateur 20/02/2020 à 10:11

La sortie du chef de l’Etat, Patrice Talon par le biais de l’émission télévisée dénommée « Moment Politique » a permis de se faire l’idée d’une réforme en cours au Bénin, opposant le chantre du nouveau Départ et l’un de ses soutiens au second tour de l’élection présidentielle de 2016, Sébastien Ajavon.

Le système partisan, l’une des réformes entreprises par le régime actuel est loin de faire l’unanimité au sein des acteurs politiques. Il est vrai qu’il s’agit d’un modèle qui élimine les clubs électoraux, mais nombre d’acteurs politiques en privé comme de façon ouverte ne cachent point leur dépit du fait de ses conséquences. A l’occasion de la célébration des 30 ans de la conférence des forces vives de la Nation, deux figues majeures de la politique béninoise sont revenus là-dessus. Pendant que Patrice Talon perçoit la réforme comme un accessit donnant plus de contenu aux acteurs politiques, Sébastien Ajavon quant à lui trouve qu’il s’agit une astuce instaurée pour exclure des acteurs politiques. Ce mercredi 19 février dans un post sur sa page facebook, l’homme d’affaires, en froid avec le régime actuel a dénoncé la réforme entreprise sous la Rupture. « … trente ans après, nous mesurons avec amertume combien ce magnifique héritage fait d’acquis démocratiques et sociaux, de progrès politiques et économiques, est menacé de toutes parts depuis quelques années. Les libertés individuelles sont en constant recul et l’exclusion politique est devenue un mode de gouvernance… », a-t-il écrit sur sa page facebook. A l’antipode de l’ancien dirigeant de l’entreprise Cajaf Comon, Patrice Talon dans une émission télévisée le soir de ce mercredi dira pour sa part que « le système partisan n’a pas remis en cause le multipartisme intégral ». Poursuivant sa démonstration, le compétiteur-né ajoutera que « l’idéal est d’avoir des partis d’envergure nationale, compatibles à la responsabilité nationale qui va avec l’exercice du pouvoir. Depuis la proclamation du multipartisme, le constat fait est qu’il n’y a pas de parti d’envergure nationale ». Un point de vue contraire à celui de Sébastien Ajavon. Ce qui est normale parce que les deux ont fait route ensemble à une période donnée de l’histoire politique du Bénin quoiqu’on dise. Seulement, on peut à bon droit se demander si un parti politique a-t-il pu faire élire l’un de ses membres à la magistrature suprême depuis l’avènement de la démocratie au Bénin ? L’un dans l’autre, c’est à ce niveau que réside toute une problématique, chevillée au management des partis politique qui admet que ce soient les politiques qui contrôlent la gestion de la cité en tant qu’acteurs.
Rappelons que Sébastien Ajavon, président d’honneur de l’Union Sociale Libérale (USL), condamné dans une affaire de drogue à 20 ans d’emprisonnement ferme s’est vu refusé le récépissé qui donne une existence légale aux partis politiques au Bénin. De même qu’en dépit de l’instauration de la réforme du système partisan, le Bénin compte une douzaine de partis en règle.




 
 

 
 
 

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