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Audit à l’ANaTT : plus de 13 milliards distraits, le gouvernement saisit la justice

L’investigateur 7/07/2021 à 18:12

Au terme d’un audit diligenté à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANaTT), des griefs ont été formulés contre les responsables sous l’ancien directeur général, Thomas Agbéva. Cela a été révélé en Conseil des ministres de ce mercredi 07 juillet 2021. Environ 13 milliards ont été distraits et le gouvernement après l’audit, a saisi la justice.

Le rapport révèle également l’adoption irrégulière d’une convention collective accordant des avantages exorbitants au profit des agents.
A titre illustratif, il s’agit :

 d’une prime bimestrielle octroyée à l’ensemble du personnel et qui, à l’analyse, est un complément de salaire déguisé ;

 d’indemnités et primes dites « de fonction administrative et politique » allouées au Directeur général et à son adjoint comprenant,

 entre autres, des primes de responsabilité et indemnités compensatrices de logement, alors que d’autres rubriques de la convention les prévoient déjà ;

 de l’octroi, à tous les directeurs, d’une prime de gestion calculée à partir du résultat d’exploitation de l’Agence ;

 du paiement, chaque année, d’une gratification correspondant à un mois de salaire, consacrant ainsi une pratique de paiement de treizième mois, en violation des règles appliquées dans l’Administration publique ;

 du paiement « d’indemnités pour travaux spéciaux » estimés à 88.825.500 FCFA, allouées de façon abusive pour intéresser des membres de plusieurs comités mis en place pour des tâches relevant normalement de leurs attributions ;

 d’un soutien financier de 500.000 FCFA en cas de décès du travailleur en activité et de 200.000 FCFA en cas de décès du travailleur à la retraite.
En outre, il ressort du rapport d’audit que des avantages indus ont été consentis aux administrateurs de l’agence. C’est ainsi que, de 2017 à 2019, il leur a été versé,

 indépendamment de leurs indemnités réglementaires de fonction, des jetons de présence et des dotations annuelles de frais de carburant pour un montant de 35.320.000 FCFA.
De même, il est à signaler des décaissements résultant d’actes anormaux de gestion, évalués à 180.400.016 FCFA dont :
la dotation en boissons au profit de l’ensemble des agents ayant rang de directeur, pour un montant de 34.413.645 FCFA ;

 le rachat en juin 2019, par le Directeur général, de son véhicule 4x4 de fonction, au prix dérisoire de 3.050.000 FCFA alors même que ledit véhicule, moins d’un an avant, a fait l’objet de diverses réparations pour un montant de 6.733.070 FCFA.

Des dépenses faramineuses effectuées

Au cours de la période sous revue, des manques à gagner estimés à 13,6 milliards de FCFA dont
 1,3 milliard de FCFA concernant des décaissements relatifs à des marchés irrégulièrement passés

 191 millions de FCFA s’agissant de paiements pour des actes anormaux de gestion

 12,1 milliards de FCFA au titre de présomptions de fraude dans le cadre de la gestion des opérations d’immatriculation.
Lesdites présomptions sont notamment relatives à des cas de véhicules non dédouanés qui ont été immatriculés, soit *2646 véhicules au total, représentant un préjudice financier d’environ 7,9 milliards FCFA, de dossiers d’immatriculation dont les quittances de paiement n’ont pu être fournies. Y figurent aussi, des cas d’usage non élucidé d’intrants d’immatriculation acquis par l’Agence au cours de la même période.

Le même rapport révèle des cas de procédures irrégulières de passation de marchés publics pour un montant de 1.349.388.535 FCFA dont 921.732.801 FCFA exclusivement au moyen de bons de commande signés du Directeur général, et 265.966.837 FCFA sous la seule responsabilité du Directeur administratif sur la période de 2018 à 2019.
Enfin, il convient de relever un usage non justifié de cartes grises de véhicules de 2 et 4 roues, pour un montant de 2,8 milliards de FCFA ; une confection inexpliquée de plaques d’immatriculation de véhicules à 4 roues non livrées aux usagers, d’une valeur de 859 millions de FCFA.
Au titre de ces mêmes irrégularités, figurent des pratiques de rançonnement systématique d’un montant de 2.000 FCFA à la charge des usagers à l’occasion de la fixation des plaques d’immatriculation. Une telle pratique a généré, sur la période sous revue, un montant de 145 millions de FCFA.

Source : Conseil des ministres du 07 juillet




 
 

 
 
 

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