Politique

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2016, le Chef de l’Etat Patrice Talon parle publiquement de son ancien challenger et candidat malheureux à la présidentielle de 2016, Lionel Zinsou. C’était au détour d’une sortie médiatique sur la Télévision nationale, où il s’est ouvertement prononcé sur l’actualité nationale.

Mardi soir, Patrice Talon a opiné sur l’actualité politique nationale. A moins d’un an de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, le président de la République appelle la classe politique béninoise à œuvrer pour la paix et à ranger de côté, les divergences politiques.

« Il ne faut pas que nous soyons ennemis au point de compromettre l’intérêt général », a déclaré le Chef de l’Etat Patrice Talon.

Dans son intervention, Patrice Talon affirme avoir dès sa prise de fonction en 2016, et en tant que président de la République, œuvrer pour le rassemblement de la classe politique. L’idée, à l’en croire, était de permettre à tout le monde de contribuer au développement de la Nation.

C’est à juste titre que « J’ai travaillé avec les FCBE au lendemain de mon arrivée à la fonction. Et jusqu’aujourd’hui, je continue de le faire. L’ancien premier ministre Zinsou qui a été mon challenger aux élections 2016, aujourd’hui, il travaille pour le Bénin, il fait des choses extraordinaires. Moi je suis admiratif de ce qu’il fait. Il nous accompagne, il nous aide beaucoup, il aime son pays », a-t-il confié, jetant ainsi les fleurs à celui qui fût son adversaire de premières heures.

Le président Talon poursuit en faisant une confidence sur ses premières intentions quant à la capacité de Lionel Zinsou à diriger le pays. « Moi j’ai pu même, en 2016, juger mal sa capacité à se donner pour le Bénin. Et j’observe, il n’est pas président mais il fait des choses extraordinaires pour le Bénin », a-t-il fait savoir, précisant que « s’il avait suivi Yayi Boni, il nous aurait privé de ses compétences et de tout ce qu’il nous apporte dans le succès de notre action ».

Il a fini en invitant les uns et les autres, toutes sensibilités politiques réunies, à prioriser l’intérêt suprême de la Nation. « On peut ne pas être d’accord avec Patrice Talon ou la rupture, mais il ne faut pas saboter le Bénin ».

La réaction du président Patrice Talon au sujet de la contribution du banquier international Lionel Zinsou et ancien premier ministre de Boni Yayi (2015-2016), intervient moins de deux mois après la nomination de Lionel Zinsou, en septembre 2025, comme président de la Fondation Sèmè City. Selon le décret nominatif, il y siège en qualité de « personnalité reconnue pour son expertise ou son parcours professionnel significatif en matière de direction d’entreprises ou ayant une expérience avérée dans le monde des affaires ».

Pourtant aux premières heures du régime, l’ancien ministre avait connu d’énormes déboires qui lui ont d’ailleurs valu une condamnation par la justice. En effet, le banquier avait été condamné le vendredi 2 août 2019, par le tribunal de première instance de Cotonou « à cinq ans d’inéligibilité pour toutes les élections à venir au Bénin, à six mois d’emprisonnement assorti de sursis ». Il est accusé d’avoir masqué ses dépassements de compte de la campagne électorale de 2016 en utilisant de « fausses attestations ou un certificat falsifié ». Mais des années plus tard les relations entre le candidat malheureux de 2016 et le régime se sont normalisées.

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Tossou Ignace

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