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Burkina : le gouvernement du Capitaine Ibrahim Traoré face à sa première crise

L’investigateur 29/10/2022 à 18:10

Une première épreuve pour le Capitaine Ibrahim Traoré qui vient de prendre le pouvoir par le biais d’un coup d’’Etat ? L’on est tenté de le dire parce qu’un écueil se dresse d’ores et déjà sur la route du successeur du Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba.

Le jeudi dernier, deux grandes villes du Burkina à savoir : Ouagadougou et Bobo Dioulasso ont été le théâtre de manifestations. Arborant dans l’ensemble des drapeaux russes, les manifestants réclamaient non seulement le départ de la France du pays, mais aussi la révocation du ministre du Commerce fraîchement nommé dans le gouvernement de transition, condamnant au passage la reconduction de 5 ministres de l’ancien gouvernement de Damiba.

Pour dire non à la France, des manifestants drapeau du Burkina et de la Russie en main, à moto ou à pied, ont pris les artères de la ville de Ouagadougou pour, disent-ils, dire non à la France qu’ils dénoncent de ne pas combattre le terrorisme comme il faut.

Au départ, la manifestation visait le ministre commerce nouvellement nommé, Roch Donatien NAGALO, mais en cours de route, l’objet a varié pour devenir une « manifestation anti-française ». C’est ainsi que partis de la place de la nation, les manifestants ont été dispersés avant de prendre la direction de l’ambassade de France dès lors qu’ils ont pu se réunir.

Au nouveau ministre du commerce, les manifestants reprochent de présumés détournements de fonds pendant qu’il était président du syndicat national des commerçants du Burkina.

Les manifestants en appellent au bon sens du Capitaine Ibrahim TRAORE pour s’entourer de ‘’bonnes’’ personnes pour gouverner le pays.

La France toujours mal lotie

Certains ont fustigé la politique de la France, également tout en réclamant son départ définitif du Burkina. "L’armée française dégage", "Non à tous les accords coloniaux", pouvait-on lire sur certaines pancartes que les manifestants arboraient fièrement.

Dans leur décision de se faire entendre, les manifestants se sont subdivisés en deux groupes pour occuper les lieux. Un groupe a pris la direction de l’ambassade de France (Centre-Ville) et l’autre s’est dirigé au camp Bila Zagré de Kamboinsin (sortie nord de Ouagadougou) où sont stationnés uniquement des soldats burkinabè.

Là-bas, les manifestants ont donné un ultimatum de 72h à « la France pour quitter le Burkina » qu’ils ont signifié dans une lettre remise aux responsables du camp Bila Zagré tout en exigeant que leur requête soit transmise aux autorités françaises.

En tout cas, le gouvernement est sans doute face à sa première crise. C’est pour cela que le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, qui l’a qualifié de gouvernement de "combat", a appelé au calme et à la retenue face aux appels à manifester contre certains membres du gouvernement.

Quant au porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, il a indiqué, lundi, que "des enquêtes d’investigation sont en cours sur les personnalités incriminées" afin de lever toute suspicion.



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