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Chasse au Bénin : le capitaine Comlan Affédjou explique les règles qui régissent l’activité

L’investigateur 5/10/2020 à 10:22

Au Bénin, la chasse fait partie des activités prisées dans les milieux ruraux. Elle ne cesse d’attirer les masses villageoises qui parfois s’y adonnent au mépris des réglementations en vigueur. Ci-dessous, le capitaine Comlan AFFEDJOU, chef service de la réglementation du contrôle et du contentieux à l’Inspection Forestière du Zou, situe sur les dispositions légales qui encadrent la chasse en République du Bénin.

Le capitaine Comlan AFFEDJOU, chef service de la réglementation du contrôle et du contentieux à l’Inspection Forestière du Zou a profité de notre entrevue pour énumérer quelques efforts menés par l’inspection forestière du Zou pour sensibiliser et au besoin réprimer tout contrevenant.

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Aux dires de cet agent des eaux et forêts, deux textes fondamentaux régissent la chasse en République du Bénin. Il s’agit des lois 2002-16 du 18 octobre 2004, portant régime de la faune en République du Bénin, et son décret d’application numéro 2011-394 du 28 Mai 2011, fixant les modalités de conservation, de développement et de gestion durable, de la faune et de ses habitants en République du Bénin, suivi de celle 93 portant régime des forêts. Dans ces documents, il est clairement défini les critères à respecter pour faire la chasse ; la période propice pour mener cette activité et les espèces animales qu’on peut chasser ou non.

Catégorisation des animaux

Cependant, il est opportun de rappeler que les animaux dans leur ensemble sont classés en trois grandes catégories que sont : les espèces intégralement protégées, les espèces partiellement protégées et enfin, celles destinées à être chassées par l’homme.

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S‘agissant des espèces intégralement protégées, elles sont constituées d’éléphants, de lions, de panthères, de buffles de forêt, de guépards etc…De nos jours, ces animaux sont en voie de disparition. Et, compte tenu de leur utilité dans le processus écologique, ce sont des espèces à conserver à tout prix et donc exemptes de toute pression humaine. Dans la gamme des espèces partiellement protégées, on y retrouve entre autre les hippopotames, les buffles de savane, les phacochères et même certaines catégories de chauve-souris. Par contre les lièvres, les rats de Gambie, les aulacodes etc…des animaux souvent fréquents dans nos campagnes du fait de leur abondance, sont à la disposition de tout chasseur ayant reçu son permis de chasse.
Au Bénin, une campagne a toujours été dédiée à la chasse. Et dans cette période, il y a un arrêté qui définit le moment propice à cette activité. Généralement, elle a souvent été autorisée pendant la saison sèche. Durant cette activité, la traque de certains rongeurs (aulacodes, rats de Gambie…) réputés pour sortir de leurs cachettes les soirs, est autorisée. Mais toute autre forme de chasse pendant la nuit est interdite. Aussi le chasseur au cours de sa battue doit également éviter de tuer les animaux femelles ainsi que les plus jeunes.

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Quid de la période de chasse et ses circonstances

Avant de s’adonner à la chasse, tout individu doit avoir reçu au préalable, un permis de chasse délivré par l’administration forestière. Il doit également éviter de porter sur lui des armes de guerre en lieu et place de celles destinées à la chasse (bâtons, flèches, pièges et autres armes ordinaires autorisées). Il ne doit pas poursuivre les bêtes par le biais des feux de brousse ; ce faisant il s’expose aux rigueurs de la loi. Ici dans le département du Zou, nous ne dormons pas sur nos lauriers. L’inspection forestière veille à ce que les bonnes pratiques gouvernent les chasseurs de la région. Grace à la collaboration avec nos agents présents un peu partout dans le département, nous multiplions des séances de sensibilisation, avec à la clé des thèmes en lien avec les réalités de chaque village.

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Par ces temps de COVID 19, nous ne mobilisons plus la masse, mais nous ciblons des ménages de chasseurs dans lesquels nous débarquons munis du document sur la loi 2002. Nous insistons sur les articles qu’ils doivent lire pour mieux cerner ce que nous disons. Après quoi, nous laissons copie aux élus locaux pour une large vulgarisation des messages. Toutefois avec l’appui de nos collègues de la police républicaine, nous ne manquons pas d’appréhender d’éventuels contrevenants qui tentent de transgresser la loi en menaçant les espèces protégées.

Par Raphaël SOUHIN ZOU / COLLINES



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