Bénin

Herbert Assogba : le chargé de partenariat à l’Anip édifie sur la démarche d’extraction de la LEI du registre national des personnes physiques sur Tvc et Radio Carrefour

L’investigateur 15/10/2022 à 13:30

Le neuvième invité de « Version Originale » de la télévision TVC Bénin a eu pour nom, Herbert ASSOGBA. Il est chargé de partenariat à l’Agence Nationale d’Identification des personnes (Anip). Dans un entretien très détendu de 90 minutes, le jeune technocrate a démontré la solidité de la démarche d’extraction de la liste électorale informatisée (Lei) du registre national des personnes physiques. Au terme d’une argumentation méthodique et séquentielle, l’ancien membre du cadre de concertation pour l’actualisation du fichier électoral 2020-2021 a dégonflé la rumeur portée par des courants politiques visant à semer le doute dans l’opinion et jeté de l’opprobre sur l’institution perçue à tort comme un repaire d’experts sans repères. En 90 minutes, il déconstruit une perception qui s’est révélée fausse… Bonne lecture.

C’est par une immersion dans l’ancrage juridique de l’institution que l’invité de H-Tauyé a planté le décor à travers la mission de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP). Pour Herbert ASSOGBA, l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) est créée par la loi n°2017-08 du 19 juin 2017 portant identification des personnes physiques en République du Bénin notamment en son article 41. Sa mission essentielle est de faire toutes les opérations relatives à la conception et à la réalisation technique du registre national des personnes. Grâce au décret n° 2018-206 du 06 Juin 2018 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’ANIP, l’institution dispose d’un cadre opérationnel d’actions et de modernisation du registre national des personnes physiques au Bénin. Ce qui lui permet de délivrer à la population des documents fiables qui lui permettent d’éviter des tracasseries.

De la confection de la liste électorale informatisée

Pour le technocrate Herbert ASSOGBA, la confection de la liste électorale ne souffre d’aucune impasse. Elle est la voûte de la démocratie. La cour Constitutionnelle a fixé au 08 janvier 2023, la date de l’élection législative. Conforment au calendrier électoral, l’Anip tiendra sa mission d’extraction de la liste électorale du registre national des personnes physiques telle que dispose le code électoral. L’Anip a pris les taureaux par les cornes. Il s’agit donc d’une extraction à partir du Recensement Administratif à vocation d’Indentification des personnes (Ravip). Ce qui est fait. En effet, à la suite du Ravip, des données ont été recueillies. Ces données traitées constituent une base. C’est cette base qu’on appelle, le registre national des personnes physiques. C’est à partir de ce registre, qu’il est extrait ceux qui ont 18 ans et plus à la date du 08 janvier 2023, ayant la nationalité béninoise et qui jouissent toujours de leurs droits civils. La méthode de travail de l’Anip a consisté à utiliser les données de la Liste Permanente Informatisée (Lépi) qui a expiré. Ensuite, ces données de la Lépi expirée ont été croisées avec celles du registre national des personnes physiques pour dégager les personnes qui se trouvent de part et d’autre. Cela s’appelle intersection d’ensemble de données (NDLR). En procédant ainsi, c’est parce que le code électoral a disposé que pour être sur la liste électorale, il faut avoir fait au préalable, le Ravip. Ainsi comme cela apparaît, la Lépi qui a expirée a été utilisée comme un outil de rapprochement. Ceux qui sont à la fois dans la Lépi et le registre national ont été circonscrits et leurs centres de vote leurs ont été conservés. Pour ceux qui n’ont jamais participé à un processus électoral mais qui ont fait le Ravip, il leur a été affecté un centre de vote de leur quartier. Il leur appartient à partir de l’affichage de la LEIP (La Liste Electorale Informatisée Provisoire), de faire le transfert vers le centre de vote qu’ils jugent convenable si celui qui leur a été affecté ne leur plaît pas. Toujours en pédagogue de sa matière, M. Herbert Assogba a schématisé le processus. Pour être sur la liste électorale, il faut avoir fait d’abord le Ravip. La solidité du Ravip tient en trois éléments essentiels. D’abord, il s’est fait à partir de données nominatives présentées. Ensuite, il y a eu l’enregistrement des empreintes des dix (10) doigts. Enfin, la photo faciale. Le système étant biométrique, il rejette de façon catégorique tout doublon. Ensuite, le système génère à celui se fait enregistrement, un numéro personnel d’identification. Un seul numéro. Le technocrate Herbert Assogba met au défi quiconque de venir prouver le contraire. A la question de ceux qui émettent des réserves, il a dit : « Qu’ils viennent prouver le contraire par la confrontation. Il ne s’agit pas de parler pour parler ».

De la polémique autour de l’accroissement de la population électorale

A la suite de quelques rencontres institutionnelles, des partis politiques ont exprimé des inquiétudes quant à l’accroissement de la population électorale. M. Herbert ASSOGBA est revenu sur les préoccupations évoquées en expliquant ce qui suit : « Pour la Lépi, l’inscription est volontaire. Les gens s’inscrivaient comme ils l’entendaient de toutes les façons même frauduleusement. La loi électorale ayant disposé que la liste électorale devrait être extraite du registre national des personnes physiques, il s’ensuit donc que la liste électorale est celle de tous ceux qui sont en âge de voter. Leur avis pour être sur la liste ne compte pas. Une fois qu’ils sont inscrits au Ravip, ils doivent avoir leurs noms sur la liste, s’ils sont en âge de voter. Au sujet de ceux qui affirment avoir fait le Ravip et ne se trouvent sur aucune liste affichée, le spécialiste Herbert ASSOGBA explique que cela est impossible dans la mesure où ayant un numéro d’identification personnel, ils sont censés être quelque part. Il se fait qu’au cours du Ravip, le citoyen peut déclarer son lieu de résidence de l’instant qui peut ne pas être le lieu qu’il habite actuellement. La loi autorise l’Anip à lui affecter un centre de vote suivant le lieu de résidence qu’il a déclaré. Mais il n’y a pas de panique en la matière. Il appartient à l’intéressé de faire le transfert qui lui convient s’il constate qu’il se trouve à un endroit qui ne lui sied pas. S’il y a une phase d’affichage de deux semaines, c’est pour permettre à tout le monde de connaître son centre de vote et d’apprécier. Aucun problème ne devrait se poser.
Le système dispose d’une zone rouge où sont inscrits, ceux qui font de multiples enrôlements. Généralement, ceux qui affirment avoir fait le Ravip et se trouvent sur le quai font partie de la zone. Toutefois, M. Herbert ASSOGBA demande à tous les citoyens de se rapprocher de l’ANIP pour mieux comprendre leur situation. L’invité de H-Tauyé n’a pas manqué d’évoquer le cas des citoyens qui ont plusieurs documents d’état civil et sont font enrôler avec plusieurs pièces différentes les unes des autres. Le système enregistre toutes informations que les citoyens communiquent. Le doublon leur est préjudiciable.

Le code 1849 relatif aux inscrits au Ravip par témoignages

A la question de l’inscription 1849 sur certains actes d’identification, M. Herbert Assogba explique. Au moment de l’enrôlement au Ravip entre 2017-2018,six mois durant, plusieurs de nos compatriotes ont affirmé n’avoir aucune pièce. Le gouvernement a opté pour la simplification au lieu que les populations en question fassent les longues procédures judiciaires (certificat de non inscription par exemple) devant conduire à les inscrire sur les états civils courants. C’est ainsi qu’un code a été créé, 1849 pour désigner ceux qui se trouvent dans la situation d’inscription sous témoignage. Ils ont près de deux millions cinq cent mille (2.500.000) toutes catégories d’âges confondus. Il faudra saluer cette réforme salutaire qui a permis à plusieurs personnes dont les femmes d’avoir eu des documents qui leur ont permis de s’insérer dans l’inclusion financière.

Comment trouver ou transférer son centre de vote ?

L’ANIP a ouvert une fenêtre en ligne aux électeurs pour connaître leur situation.
Sur le site https://lei.anip.bj/, les électeurs peuvent consulter les informations les concernant. Il s’agit de leurs nom et prénoms, profession,… et centre de vote. Pour voir afficher ces données, l’électeur doit fournir son Numéro personnel d’identification (NIP) attribué à chaque citoyen enrôlé au RAVIP.
A noter que les détails concernant chaque électeur sont issus de la dernière version de la liste électorale ayant servi à l’élection présidentielle de 2021. En clair, les électeurs ne devraient pas changer de centre de vote sauf s’ils en font la demande. Pour cela, il faudra regarder à droite sur la même page de consultation des informations et cliquer sur “TRANSFERT”. L’électeur désireux de changer de lieu de vote pourra alors effectuer une demande dès que cela est possible.
Lorsque vous êtes en âge de voter, vous pouvez consulter votre centre de vote à travers *139*NPI# ou sur lei.anip.bj qui vous permet faire un transfert. Lorsque vous avez oublié votre Numéro Personnel d’Identification (NPI), vous pouvez vous rendre sur le eservices.anip.bj.
Le technocrate Herbert Assogba a aussi informé qu’un arrêté du ministre de l’intérieur pourra signifier dans les jours à venir les pièces susceptibles d’être utilisées dans le cadre des élections législatives. Il faudra rappeler que le RAVIP a permis d’enrôler sur six (06) mois près de 11 millions de personnes. Ce sont ces données qui sont traitées avec toutes les diligences qui siéent à un tel devoir républicain.
L’ANIP travaille avec les structures judiciaires de notre pays. Herbert Assogba a saisi l’opportunité pour remercier la Direction du renseignent Territorial pour le travail qu’elle abat pour permettre à l’Anip d’accomplir son travail.
Le transfert est personnel. C’est l’électeur lui-même qui le fait puisqu’en définitive, c’est à son numéro communiqué lors du Ravip que le code est envoyé.

Comme à son accoutumée, le présentateur de l’émission demande à son invité ce qu’il lit actuellement. Et voici la réponse de l’invité : « Actuellement, je ne lis que le code électoral. Après le 08 novembre 2023, je vais lire Chase de de James Hadley ». Ci-contre :
Un dessin-portrait lui a été offert par la télévision. Il a été réalisé par le dessinateur de presse béninois Dossou-Kpitimè.

Katherina OUEDRAOGO




 
 

 
 
 

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