Ibrahim Traoré : le président de la transition dit ses quatre vérités à la France et dénonce un silence de la CEDEAO

L’investigateur 5/02/2023 à 12:29

Dans un entretien accordé à la télévision nationale, ce vendredi 03 février 2023, le président de la transition, chef de l’Etat Burkinabè, Ibrahim Traoré s’est exprimé sur plusieurs sujets. Notamment le volet sécurité, la diversification des partenaires, la question des droits de l’homme, le développement endogène et bien d’autres.

En ce qui concerne le volet sécuritaire, le capitaine Ibrahim Traoré a laissé entendre qu’il y a plusieurs phases dans la lutte contre le terrorisme. La première phase, soutient-il, est « d’établir une bonne base de données en termes de renseignements », un volet très important. Les autres phases seront constatées au fur et à mesure qu’on évolue, selon ses propos. Toujours selon lui, le plus important dans cette lutte c’est la consolidation des acquis, le retour de l’administration, et l’occupation des populations.

Les frontières limitant souvent les actions sur le terrain, le président rassure qu’un processus est en cours avec certains pays voisins tels que le Niger et le Mali afin de faciliter les poursuites. Sur la question des négociations, le capitaine Ibrahim Traoré fait la part entre négocier et tendre la main. « Ceux qui font ses actions (les terroristes, Ndlr) doivent comprendre qu’on ne va jamais négocier pour cela (...) mais il faut faire la part des choses entre tendre la main et négocier (...) ». Il affirme par ailleurs être "ouvert à ceux qui veulent déposer les armes".

Sur le cas des exactions, le président de la transition rassure que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont formés et sensibilisés en matière de droits humains. Ils sont maintenant mixés avec les militaires afin d’éviter les dérapages.

Accusé de ne pas beaucoup communiquer, le président déclaré que lorsque les vrais opérations débuteront la communication de la part du gouvernement sera faite. Et pour permettre aux populations d’apporter un plus dans ce sens, un centre d’appel sera créé, a-t-il dit.

Sur les questions de religions et d’ethnies, selon le chef de l’Etat Burkinabè, « il y a des communications sur la question religieuse auprès des chefs religieux. Personne n’est contre une ethnie, c’est de la spéculation. Ce sont des manipulations. L’armée est déployée partout sans tenir compte des ethnies. »

En ce qui concerne les ravitaillements des zones d’insécurité par les ONG, le capitaine affirme n’avoir aucun souci avec ces dernières. Selon lui le problème résidait dans le fait que le gouvernement a souhaité « avoir un œil sur ce qui est transporté pour les ravitaillements ». C’était le point de discorde. « Nous voulons savoir où ça part et qu’est-ce qui y va », a-t-il laissé entendre.

Sur la diversification des partenaires, le président de la transition affirme vouloir des « partenariats gagnants-gagnants » et pas des « partenariats déséquilibrés ». Sur le cas de la France, le président assure, « il n y a pas une dent contre un partenaire particulier ».

« Peu importe l’Etat, si c’est pour venir nous dominer nous ne serons pas d’accord. La sécurité c’est notre priorité. » a indiqué le capitaine Ibrahim Traoré qui en ces termes, affirme en ces termes : « si on refuse de nous(Burkina Faso, Ndlr) donner des équipements nous allons aller vers d’autres partenaires (... ) Nous n’allons pas nous asseoir regarder notre peuple mourir.

Sur un éventuel partenariat avec le groupe Wagner, le président de la transition Burkinabè, chef de l’Etat dit avoir également été surpris d’apprendre que la milice était à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso). Wagner ne semble donc pas être une option car, pour lui les VDP sont les "premiers Wagners".

Le capitaine Ibrahim TRAORÉ s’est également exprimé sur le cas du G5 sahel reduit à 4 pays suite au retrait du Mali et certaines institutions internationales. Pour lui, si le G5 Sahel ne sert pas trop, il verra la décision à prendre. Mais le plus important pour l’instant, « ce sont les coopérations bilatérales ». Il affirme également avoir écrit à certaines institutions internationales jusque là sans succès. « Nous avons écrit à la CEDEAO à l’Union Européenne pour demander des armes avec une liste, mais nous n’avons rien reçu pour le moment. Nous nous battons donc avec ce que nous avons »

Le capitaine Ibrahim Traoré ajoute vouloir miser sur le développement endogène à travers l’élevage et l’agriculture. Il veut parallèlement révolutionner le secteur des mines. Le système de fonctionnement n’est pas adéquat, et m’arrangerait pas le pays.

Pour finir, il s’est dit plus qu’optimiste par rapport à ses débuts. « Nous sommes sur le chemin de la victoire, nous sommes plus que convaincu, le pays retrouvera son calme », a affirmé le chef de l’Etat Burkinabè, président de la Transition.

Alphonse SININI / Correspondant Burkina Faso



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