Bénin/crise postélectorale

Libération complète des prisonniers graciés

Judicaël C. GBETO 10/08/2019 à 13:50

Trois mois après les malheureux événements des 1er et 2 mai 2019, plusieurs personnes interpellées sont toujours derrière les barreaux. Parmi celles-ci, on retrouve des pères et mères de famille, parents d’élèves, et même des apprenants. A la faveur des récentes célébrations de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le Président de la République, Patrice Talon a, en bon père de la nation, gracié des prisonniers dont la plupart sont ceux interpellés lors de ces regrettables événements. Après le geste louable du chef de l’Etat, c’est-à-dire la grâce présidentielle, certains demeurent toujours en détention.

Dans son traditionnel message délivré au peuple béninois le mercredi 31 juillet 2019, veille de la fête de l’indépendance, le Président Patrice Talon a profité du 59ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale pour gracier certains prisonniers dont la plupart sont des personnes impliquées ou non, mais interpelées lors des malheureuses manifestations des 1er et 2 mai 2019. Selon le Président Patrice Talon, certains d’entre eux seront identifiés et graciés. Il est à noter que l’adresse du Chef de l’Etat intervient dans un contexte sociopolitique tendu face auquel il a déjà montré sa volonté d’aller à un dialogue national franc comme il le souhaite lui-même. Mais il se fait que dans le lot des prisonniers bénéficiant de la grâce présidentielle, il y a seulement quelques dizaines sur les 400 graciés qui devraient recouvrer leur liberté. Alors, à quand le tour de ceux qui sont classés dans le lot des ‘’oubliés’’ ? Demain, dans deux jours ou dans une semaine ? A cette question, personne ne peut y répondre pour l’instant. Ce qui est certain, ils sont encore plus de 300 bénéficiaires de cette grâce présidentielle derrière les barreaux.

Congés et probables affectations dans la maison judicaire !
Il est vrai que leur sortie de prison ne pose aucun problème, mais de sources concordantes, il se murmure que les juges iront incessamment en congé. Alors, si le reste des prisonniers est toujours en détention jusqu’à ce que ces agents de la justice fassent leur valise pour un mois de pause, les choses seraient beaucoup plus compliquées pour ceux d’entre eux qui sont des parents d’élèves ainsi que des apprenants, appelés à reprendre les classes dans un mois environ. Mieux, on apprend que le retour de congés des juges coïncidera avec une vague d’affectation dans le secteur judiciaire. Ce qui à coup sûr, pourrait ralentir les dossiers déjà ouverts. Puisque du moment où ils sont affectés, ce sont d’autres jury qui prendraient connaissance des dossiers. Ce qui suppose que tout pourrait recommencer à zéro pendant que ces ‘’graciés’’ seraient en train de limer leurs dents contre les barreaux de la prison civile de Cotonou malgré la grâce présidentielle. Questions : que deviendront alors les élèves qui sont dans le lot ? Quid des innocents sur qui aucune charge ne pèse ? Quelque chose doit donc être faite pour ces cas là. C’est d’ailleurs la raison de leur plaidoyer envers le chef de l’Etat et son ministre de la justice Severin Quenum. Pour cela, les populations implorent la clémence de Patrice Talon à travers son ministre de la justice pour que les dossiers de ceux-là et aussi des autres connaissent une accélération remarquable de manière à les boucler avant les congés des juges qui s’en chargent.

Lire le Message adressé au Chef de l’Etat

« Excellence monsieur le président de la République, nous venons respectivement implorer votre clémence sur la situation des personnes interpellées lors des événements postélectoraux survenus les 1er et 02 Mai 2019. Cher président Talon, papa de tous les prisonniers du Bénin, nous vous remercions pour tous ce que vous faites envers les prisonniers depuis votre arrivée au pouvoir.
Jamais aucun de vos prédécesseurs n’a pensé à la situation des prisonniers du Bénin. Vous êtes non seulement différent mais aussi très aimable envers eux. Excellence monsieur le président de la République, nous sommes à genoux pour vous demander de prendre une mesure afin de permettre la libération des personnes interpellées lors des événements malheureux survenus les 1er et 02 Mai dernier. Ces derniers souffrent beaucoup, leurs enfants et familles ne sont pas épargnées. Ils sont dans une détresse qui ne dit pas son nom. Les enfants de ces derniers ne savent pas s’ils vont reprendre les classes pour la rentrée scolaire 2019-2020.
Monsieur le président de la République, ne rejetez pas nos cris de cœur. Faites quelque chose pour ces personnes. Elles vous seront très reconnaissantes ainsi que leur différente famille. Et ceci contribuera à l’apaisement total de la paix ».




 
 

 
 
 

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