Bénin

Libération de Sunday Igboho : le travail remarquable de l’avocat Malick Falola

L’investigateur 15/03/2022 à 05:25

Une semaine déjà que le leader politique nigérian Sunday Adéniyi Adéyèmo est libre de ses mouvements. S’il est toujours sous contrôle judiciaire et ne peut pas sortir du territoire national, le leader peut savourer tout au moins les délices de la liberté. Et ceci grâce au travail d’orfèvre abattu par ses avocats dont Malick Oluchègoun Falola, avocat au barreau de la Seine-Saint-Denis qui s’est battu aux côtés de ses autres confrères pour cette libération provisoire.

Depuis le 07 mars dernier, Sunday Igboho vit tranquillement dans sa résidence à Cotonou. Si tel n’est pas son souhait, le leader Yoruba peut s’en contenter à défaut d’être en Allemagne où il entendait passer un exil tranquille après la tentative d’assassinat dont il a été victime dans son pays d’origine au Nigéria l’année dernière. Arrêté le 26 juillet 2021 à l’aéroport de Cotonou alors qu’il se rendait en Allemagne, pour passer du temps auprès des siens. Il a été mis sous mandat de dépôt pour les chefs d’accusation d’association de malfaiteurs et de terrorisme. Sa libération et sa mise sous contrôle judiciaire n’ont pas été un fleuve tranquille. Elles ont été le fruit de longues luttes menées par les avocats de la défense. Dans le collège des avocats, il y a bel et bien Me Malick Falola dont le rôle a été déterminant. Installé en Seine-Saint-Denis, il a fait plusieurs descentes à Cotonou pour rendre visite à son client en prison et pour mener des actions de défense. En dehors des interventions dans les médias pour expliquer le fonds du dossier, il a rencontré plusieurs fois le juge en charge du dossier. Ses actions ne se sont pas arrêtées là.

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La saisie du garde des sceaux

Le 8 février passé, il a saisi le Ministre de la justice d’un courrier dans lequel il demandait la relaxe pure et simple de son client ou à défaut une libération et mise sous convocation. Dans sa plaidoirie et démontrant l’absence de circonstances justifiant son arrestation, l’avocat allègue : « Il n’existait pas à l’égard du couple ADEYEMO une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’il se préparait pour commettre un crime ou un délit au Bénin. Il n’avait aucune intention de s’arrêter sur le territoire béninois. Cette arrestation viole les droits et libertés individuels notamment le droit d’aller et de venir des M. Mme ADEYEMO et le droit au respect de sa vie privée et familiale. Ainsi la garde à vue a été irrégulière et entachée de nullité. Tous les actes subséquents sont nuls ».

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Et il continue. « Le parquet du tribunal de première instance de première classe de Cotonou n’était pas avisé de leur arrestation de même, il n’a pas demandé leur arrestation. Ils n’étaient pas recherchés par la République du Bénin. Il n’existait pas à l’égard du couple ADEYEMO une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’il se préparait pour commettre un crime ou un délit au Bénin. Il n’avait aucune intention de s’arrêter sur le territoire béninois. Cette arrestation viole les droits et libertés individuels notamment le droit daller et de venir des M. Mme ADEYEMO et le droit au respect de sa vie privée et familiale. Ainsi la garde à vue a été irrégulière et entachée de nullité. Tous les actes subséquents sont nuls ». Puis il conclut : « En l’espèce, la détention de M. Sunday ADEYEMO n’est plus justifiée ni pour la sécurité des populations béninoises ni pour sa propre sécurité. Cette détention viole ses droits et libertés fondamentaux. Il s’agit du droit d’aller et de venir de tous les citoyens dans les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).Donc M. ADEYEMO est fondé à soutenir que sa détention provisoire est illégale ».
Ce courrier du 08 février a été le déclencheur de la procédure de libération de Sunday Igboho. D’ailleurs, Me Malick Falola a aussi mené parallèlement des actions politiques qui ont accéléré les choses.

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Qui est Malick O. Falola

L’avocat parisien de Sunday Igboho a beaucoup de similitudes avec son client. Yoruba comme lui, il est aussi très attaché à sa culture et a sa famille en Europe, plus précisément en banlieue parisienne. Ce fils d’Ifangni qui a vu le jour loin de ses terres natales à Libreville a eu un parcours sinusoïdal qui l’a amené au sommet de la pyramide. Il obtient son baccalauréat D en 2000 après des études primaires et secondaires dans les communes de Saketé, Porto Novo et Avrankou. Après une licence en droit obtenu en 2003 à l’Université dAbomey Calavi, il s’envole pour la France pour continuer son master. A Perpignan, ville du sud de la France où il s’installe, la vie d’étudiant se montre très difficile pour lui. Il doit concilier ses études et la recherche de moyens pour satisfaire ses besoins vitaux. En dépit de ces conditions difficiles, Malick O. Falola obtient son master2 en droit privée et sciences criminelles en 2007 à l’Université de Perpignan. Il rejoint Paris et s’inscrit en thèse à l’université de Paris. Après quelques années de recherche, il soutient sa thèse en 2013 sur le thème : « La légitimité de la garantie autonome souscrite par une personne physique »Retour ligne automatique
Il ne s’arrête pas là. Il fait en 2015 un certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Depuis, il exerce sa profession d’avocat avec professionnalisme en Seine-Saint-Denis qu’il alterne avec ses enseignements à l’université d’Abomey-Calavi et celle de Paris Ouest Nanterre.
Son profil attire assez d’attention. Membre du parti Union Progressiste, cet ancien militant du parti PRD-Nouvelle Génération et de l’Union fait la Nation est très proche du Président de l’Assemblée Nationale de qui il bénéficie d’une très grande attention et protection. Serviable et disponible lorsqu’il s’agit de servir son pays, Me Malick O. Falola aspire à de grandes fonctions de l’État dont les sirènes semblent bien parvenir à son ouï.




 
 

 
 
 

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