Ni Yayi, ni Talon : l’ex-ministre Alain Adihou tranche et parle de sa future (…)

Actualités

Ni Yayi, ni Talon : l'ex-ministre Alain Adihou tranche et parle de sa future destination

Politique

13 mai 2025 Tossou Ignace Temps de lecture estimé : 3 mn

C’est connu de tous depuis la matinée de ce mardi 13 mai 2025. Alain Adihou a tourné dos au parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), de Paul Hounkpè. Quelques heures après avoir déposé sa lettre de démission, l’ancien ministre de Kérékou s’est livré dans un entretien où il revient sur les vraies raisons de son départ et réitère son appartenance à l’opposition.

Suspendu le 5 mai dernier par son parti pour faute grave, Alain Adihou démissionne quelques jours plus tard, nourrissant ainsi la polémique au sein de l’opinion publique nationale. Dans un entretien accordé à La Nouvelle Tribune, l’ex-conseiller politique de FCBE a déclaré avoir quitté le parti depuis un an. Il informe que sa lettre de démission était cuite depuis et n’attendait que le bon moment pour passer à l’action.

« Ma lettre de démission était prête depuis longtemps. Le 6 mai, j’ai décidé de l’actualiser. Lundi dernier, ne recevant toujours aucune réponse claire, (concernant la faute commise, Nrld ) j’ai envoyé ma lettre en main propre. Le SEN a refusé de signer, a lu le contenu, et a dit de passer par la voie judiciaire. J’ai donc scanné la lettre et je l’ai envoyée dans les forums FCBE où j’étais. Ensuite, je me suis retiré. Et, comme par hasard, vers 13 heures , des publications ont commencé à circuler dans la presse », a-t-il confié.

Selon Alain Adihou, sa suspension du parti FCBE est la conséquence d’un malaise profond en son sein depuis sa déclaration à l’occasion de la sortie des forces politiques contre le code électoral. « J’ai dit, au nom du parti, que l’opposition pouvait amener ses six maires pour compléter les 28 députés du parti Les Démocrates », a-t-il rappelé.

Une déclaration qui, à l’en croire, avait été mal reçue au sein du bureau politique, par « un groupe informel, que j’appelle un « couvent ». Ce groupe informel, reprend-t-il, « On l’appelle le « groupe des dix ». Ce n’est ni un groupe officiel ni statutaire, mais c’est ce noyau qui fait toutes les négociations au nom du parti. Le SEN avait aussi constitué autour de lui un petit noyau de quatre à cinq personnes. Il n’a pas su assumer cette divergence. Lors d’une réunion du bureau politique, le malaise a été clairement exprimé. Je ne l’ai pas caché, mais je suis resté mesuré. Je lui ai dit que je viendrais en discuter dans son bureau. Je ne suis pas son obligé ».

Depuis lors, « Plus aucune convocation de réunion ne m’a été adressée. Ils ont volontairement cessé d’utiliser le canal habituel connu des 17 membres du bureau. J’ai attendu, fatigué par ce flou, et je suis passé à autre chose. Puis, le 6 mai dernier, j’ai reçu un papier m’informant de ma suspension provisoire pour " faute commise" », a indiqué l’ancien ministre, qui doute du statut d’opposition de son ex-parti.

Sauvegarder la démocratie

Interrogé sur sa prochaine destination politique, Alain Adihou, a déclaré qu’il ne compte ni se rallier aux Démocrates, ni à la mouvance présidentielle. Toutefois, « Je reste un homme politique de l’opposition parce que les choix que le président Talon a faits, en mettant l’accent sur la valeur argent pour construire un pays, ne me conviennent pas. Ces choix ne me conviennent pas. Moi, l’acteur premier du développement, c’est l’homme. Et c’est pour ça que j’ai cessé de collaborer avec le président de la République. Et que je me suis dit : ce régime, même s’il y a beaucoup de choses positives par ailleurs, on doit tout au moins sauvegarder la démocratie, qui est largement touchée par le régime en place. Donc, je reste un homme politique de l’opposition. J’ai cessé l’activisme politique partisan. Ma crédibilité ne vient ni de FCBE ni des Démocrates. Elle a été construite aux côtés du général Mathieu Kérékou », conclut-il.

Notons que la démission de l’ex-conseiller du parti FCBE intervient à moins d’un an des élections générales de 2026, où les partis politiques affûtent leurs armes pour se repositionner sur le terrain.