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Rabby Slo : "j’ai voulu me suicider", de retour au Bénin après 19 ans, l'artiste fait des révélations sur sa carrière

L’investigateur 5/03/2023 à 11:48

De retour au Bénin depuis plusieurs jours, l’artiste chanteur béninois Rabby Slo prépare un concert pour le 11 mars prochain à Cotonou. De passage sur l’émission matinale de la Radio nationale, il a parlé de l’événement, de sa carrière musicale et des circonstances de son départ du Bénin sans oublier ce qu’il a vécu à l’étranger.

Désireux de suivre son concert, plusieurs Béninois ont été refroidis par le prix élevé des tickets (100.000f CFA en solo et 150.000 CFA en couple). Sur le sujet, l’artiste a expliqué que le concert est destiné à une certaine catégorie de personnes. « Le prix, beaucoup n’en sont pas contents et je comprends ; mais ce concert est destiné à ceux que ma musique a bercé, ceux à qui ça a redonné de l’espoir et qui sont aujourd’hui à des postes majeurs, des gens qui témoignent déjà par ailleurs. L’artiste béninois doit avoir de la valeur. Il faut aussi commencer par rehausser l’image de nos artistes. Seuls les concerts permettent aujourd’hui aux artistes de survivre », justifie-t-il. Sur sa carrière, l’artiste a évoqué les circonstances de son départ pour les États-Unis.

« Pour moi quand tu as le talent, tout le monde va te pousser, j’avais mal compris en réalité. Ce qui m’a le plus touché, Claudy Siar de Rfi m’a appelé et m’a dit Rabby, ta chanson kôkôkô là, on va remixer et ça va être un tube en Europe. Il a donc appelé le ministre de la culture à l’époque. Ils sont restés au téléphone deux heures durant et c‘est retenu que 33 millions seront débloqués pour que Claudy fasse de moi, la plus grosse star en Europe. Je peux vous assurer qu’en dehors de Fela et Fèmi kuti, même au Nigéria, il n’y avait pas un grand artiste qui émergeait vraiment dans le temps. On était en avance sur tout le monde. Quand je suis parti, ils ont dit Rabby Slo, c’est un artiste béninois et ils ont tué le projet. J’ai été traumatisé, la dépression s’y est mêlée. Voyez, vous-mêmes : c’est un enfant de zémidjan, le gars qui mangeait à peine une fois en une journée, qui a un rêve, qui a travaillé dur jusqu’à ce que l’opportunité de sa vie est arrivée et tout tombe à l’eau.

Même quand j’étais aux USA, Claudy m’a appelé quatre fois. Nos relations se sont détériorées parce que l’animateur a pensé que j’avais pris les sous pour me rendre au pays de l’Oncle Sam. J’ai expliqué, il n’a pas compris parce qu’il a dit comment le ministre peut ne pas honorer sa promesse. Il a pensé que je ne lui disais pas la vérité et tout ça m’a vraiment troublé psychologiquement. Tu donnes de l’argent aux gens, ils disent le contraire. Des projets qui viennent de l’extérieur en ton nom, on détourne ça et je me suis dit mais, qu’est-ce que j’ai fait à ces gens-là ? Imaginez, je n’étais qu’un garçon à l’époque, je n’avais pas de mentor. Personne qui me donnait des conseils. Je dois m’occuper de moi, physiquement, spirituellement. Ces gens-là voulaient ma peau qu’est-ce que je leur ai fait ? Et c’est comme ça j’ai décidé de partir. Parce que j’ai compris que personne ne me comprenait et ce n’est que l’une des raisons de mon départ ».

Des débuts difficiles aux États-Unis

Après son départ du Bénin, Wilfried HOUNWANOU de son vrai nom s’est retrouvé face à la dure réalité de l’Eldorado. « Et une fois arrivé là-bas, ce sont d’autres réalités encore. J’ai repris ma vie à zéro, je ne comprenais pas la langue, je dois m’adapter, ça a été très difficile. Pendant la 4è année, j’ai voulu me suicider parce que la dépression était à son comble. Dieu m’a humilié d’une certaine façon parce que je ne pouvais pas travailler. Ici, les gens ne savaient pas que j’ai eu une vie très difficile là-bas. Je vous dis que j’ai même cherché billet d’avion pour rentrer, je n’ai pas pu l’obtenir. Mais face à tout ça, quand je pense à mes frères et ma maman Blandine, ça me donne la force d’aller de l’avant. Je voudrais que ma vie serve d’exemple pour les gens. Je vais passer plus de temps ici désormais qu’aux Etats-Unis », a-t-il dit dans des propos relayés par Sésame Info.

L’artiste a expliqué que son titre phare « Mahu mahu » était un appel à Dieu face aux situations difficiles de la vie. « Parfois je faisais apprenti maçon, juste pour payer ma scolarité. Zagaza mon frère (qui était aussi en studio) et moi, allions vendre pour notre maman, du charbon, du bois. Donc cette chanson, c’est un cri d’alarme à Dieu ». Rabby Slo compte cinq albums que sont : « Enagnon » sorti en 1998, « Djogbé » paru en 2000, « Mahu Mahu » lancé en 2001, « Sèhouè » publié en 2003, et le tout dernier « EP Afro Tchink afrotchink ».




 
 

 
 
 

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