Des acteurs politiques sont condamnés pour diverses raisons. Dans une interview accordée au journal La Croix du Bénin, le Père Arnaud Eric Aguénounon, Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) et philosophe politique a parlé du vivre ensemble des Béninois dans l’unité, la paix et la quiétude ainsi que de l’au-delà des condamnations.

Selon lui, “ lorsqu’on fait le mal à quelqu’un, le plus dur à faire c’est de panser les blessures”.

“Ceux qui sont sans doute en exil ou en prison pour différentes raisons, est-ce que ce serait encore possible de les rassembler à nouveau pour construire quelque chose avec eux ? “ s’est demandé le Père Aguénounon.

Le Directeur de l’IAJP ne sait pas “si un dialogue national peut régler en profondeur les problèmes”. Les dialogues nationaux, affirme-t-il, “sont parfois des solutions expéditives qui ne règlent pas à fond les problèmes”.

Pour le philosophe politique, “c’est bien le dialogue mais quel sera le format ?” “ Même si les gens sortent de prison et toutes leurs fautes et dettes sont effacées, par exemple, qu’adviendra-t-il du cœur meurtri, la douleur dans le corps, les blessures historiques d’une personnalité, la souffrance d’une personne etc” s’interroge-t-il avant d’ajouter : “ Il y a, à mon sens, un lourd travail à faire. Et ce lourd travail est plus difficile que construire une route de 300 Km parce que là ce sont des choses qui ont été commises sur l’homme. Et l’homme, on sait ce qu’il est dans sa fragilité”.

Il a par ailleurs indiqué qu’“on n’a pas créé un contexte de paix et de liberté pour que les gens réagissent, parlent ou pour que les gens soient en toute quiétude des protagonistes”.

“Pour que le citoyen béninois ou les corps constitués soient protagonistes, il faut qu’il y ait fondamentalement un contexte de liberté, de vraie liberté, de paix profonde, de justice impartiale et crédible”.