Football

Ganiou Soglo : « Le Bénin regorge de talents », ses regrets dus à l’absence des Guépards à la CAN 2023 (lire sa Tribune)

L’investigateur 15/01/2024 à 11:03

La semaine dernière, l’actualité sportive a été marquée par de nombreuses émotions en raison du décès de Franz Beckenbauer, surnommé l’empereur, l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Bien que les générations les plus jeunes puissent ne pas le connaître, Beckenbauer était un esthète qui a révolutionné le poste de libéro par son jeu. Que son âme repose en paix. Puis Le monde a ensuite été captivé par l’ouverture de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire, un événement sportif qui promet de tenir le continent africain en haleine pendant un mois. Il convient de rappeler que c’est aussi la première fois que cette compétition accueille 24 nations, et il est regrettable de constater l’absence de notre pays à cette grande fête.
La réussite dans le football, et le sport en général, ne relèvent pas du hasard. Comme la destinée d’un pays, pour réussir, il faut avoir une vision claire et une méthode efficace. J’ai eu la chance d’acquérir une certaine expérience à l’étranger qui a façonné ma conception du sport.
Fort de cela, mon caucus devant les mandataires des Requins de l’Atlantique, les a séduit et ils m’ont confié les rênes du club. J’ai renforcé l’équipe en allant dénicher Stéphane Sésségnon, Abou Maïga. Avant le début du championnat, j’ai envoyé toute l’équipe en mise au vert à sol béni (centre de formation de l’Assec d’Abidjan) à notre retour, j’ai pris la décision de faire du centre de Niaouli notre base d’entrainement. Ce fut une expérience enrichissante.
Mon Passage au ministère de la Jeunesse et des Sports
En 2007, le président Yayi Boni fut lui aussi convaincu par mon approche du sport et de ce que je peux lui apporter lors notre entretien quelques jours précédent ma nomination au ministère de la Jeunesse et des Sports.
Qu’ai-je proposé ? Pour réussir et avoir des résultats probants, il ne faut pas passer par quatre chemins. Cela a fait ses preuves au Sénégal, au Mali et même au Burkina Faso, tout proche.
Le Bénin regorge de talents et se trouve à la croisée des chemins. Les centres de formation proliféraient en ce moment, nous pouvons transformer ce potentiel en un puissant moteur de développement économique et social. En nous inspirant des succès d’autres pays et pourrons ainsi franchir un nouveau palier.
Dans un premier temps, il fallait un investissement massif dans les infrastructures sportives qui permettrait de disposer d’infrastructures de proximité dans les quartiers et de centres de formation, qui ne serviraient pas seulement à former les athlètes, mais deviendraient également des centres de vie communautaire, stimulant l’économie locale. J’ai donc initié un projet de loi pour le financement de centres de formation, le réaménagement de certains terrains de football, et la construction d’un stade moderne à Parakou, afin que les Écureuils puissent se produire dans tout le pays, le football étant pour moi un vecteur de cohésion nationale.
Dans un second temps, avec l’INJEPS et au sortir du forum sur le sport, j’ai proposé d’investir dans la formation des acteurs du football et de l’ensemble des acteurs sportifs. Convaincu que cette approche pourrait non seulement améliorer la qualité du football, mais aussi offrir des perspectives d’éducation et de carrière aux jeunes, dans la foulée j’ai souhaité ramener le football à la base, c’est-à-dire à l’école. Cela représentait une opportunité majeure pour notre pays. En investissant dans le sport scolaire, nous avions l’occasion de créer la plus grande pépinière de talents, réunie en un seul lieu : l’école.
J’ai ainsi mis en place l’Office Béninois du Sport Scolaire et Universitaire. Aujourd’hui, je suis consterné de voir que des fonds importants ont été détournés de cette direction, car avec de tels moyens à l’époque, nous aurions pu accomplir des miracles pour nos jeunes.
Stratégie de Relance du Championnat de Première Division
Enfin je proposais une nouvelle stratégie de relance du championnat. Je voulais déjà réduire drastiquement le nombre de club en première division, renforcer la compétition, exiger dans le cahier de charge des clubs qu’ils aient des catégorie de jeunes (juniors, des cadets) comme à l’époque… Cette transformation du football augurait l’importance d’une gouvernance solide et d’une approche professionnelle. Dans ma vision des choses, adopter une gestion rigoureuse et transparente de la fédération de football est crucial pour attirer des investissements et des partenariats. Pour preuve dans la foulée, j’avais pris langue avec l’équipementier PUMA, je connaissais le vice-président de l’époque, il était intéressé et entrevoyait même l’installation d’une usine de fabrication de ballon de football et d’équipement sportif au Bénin (ils lorgnaient le marché du Nigéria).
C’est à ces conditions seulement que l’Etat devait soutenir à nouveau financièrement la fédération.
Malheureusement, nombre de mes initiatives sont restées lettre morte, entravées par la jalousie et la mesquinerie des nôtres. Les visiteurs du soir ont fini par convaincre le président de me retirer du ministère des Sports sous le fallacieux prétexte que je devenais trop populaire.
J’y suis resté un peu moins de 18 mois avec une participation à la CAN 2008 au Ghana et une qualification à la CAN 2010 en Angola.
J’espère que la CAN 2024 inspirera nos dirigeants afin que les guépards soient des acteurs de la prochaine grande fête du football continental. L’industrie du sport en Afrique est un secteur économique à part entière, avec un potentiel énorme pour la croissance et l’emploi.
Quant à moi, j’ai déjà mon favori pour la victoire finale. Et vous, quel est le vôtre ? Partagez cela en commentaire.
Je vous souhaite une excellente semaine et une belle Coupe d’Afrique des Nations à tous.
Ganiou SOGLO




 
 

 
 
 

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