Politique

Un vent de trahison souffle sur le mouvement Objectif Bénin 2026 (OB26), et les secousses se font sentir jusqu’au sommet de l’échiquier politique. Dans une annonce aussi soudaine que ferme, le Bureau national a exclu quatre figures du mouvement : Juste Riphat Mitokpè, Nicolas Tchikpé, Franck Degbé et Prudent Nassehou. Motif ? « Manœuvres frauduleuses » et tentative de convocation d’une assemblée parallèle. Mais derrière cette version officielle se dessine un récit plus dense, plus trouble.

Selon nos recoupements, tout aurait commencé par une série de réunions discrètes tenues en périphérie de Cotonou, où les quatre membres exclus auraient tenté de rallier à leur cause certains coordonnateurs. Objectif : organiser une assemblée générale sans l’aval du Bureau national , destituer le Président Jean Eudes Mitokpe pour ensuite rejoindre le camp présientiel. Des documents internes, et même l’entête numérique du mouvement auraient été utilisés sans autorisation. À première vue, une tentative de putsch idéologique. Mais à qui pouvait bien profiter cette agitation interne ?

Plusieurs sources proches du mouvement parlent de visites nocturnes de certaines figures du régime, connus pour leur capacité à infiltrer et orienter des groupes contestataires. Une coïncidence troublante, au moment où OB26 refusait de rallier une mouvance politique soutenant ouvertement la candidature d’un potentiel dauphin de Patrice Talon pour 2026.

Le Bureau National martèle : « OB26 ne se vend pas. OB26 ne se prostitue pas. OB26 se bat. » Une réponse directe à ce qui est perçu comme une opération de subversion savamment orchestrée. L’exclusion des quatre membres serait alors autant une décision disciplinaire qu’une ligne rouge tracée pour préserver l’autonomie stratégique du mouvement.

Juste Riphat Mitokpè et Nicolas Tchikpé, deux des exclus, étaient jusque-là présentés comme de jeunes cadres prometteurs du mouvement. Leur brusque chute interroge. Ont-ils été instrumentalisés ? Ont-ils volontairement viré de bord ? L’enquête interne, selon nos informations, évoque des prises de contact régulières avec des relais politiques bien identifiés, au-delà même des frontières du Bénin.

En choisissant l’exclusion pure et simple, OB26 pose un acte politique fort. Mais la blessure est là. Et le mouvement, encore jeune, doit maintenant prouver qu’il peut contenir les ambitions personnelles sans se fragiliser. Le contexte politique, de plus en plus polarisé à l’approche de la présidentielle, laisse peu de place à l’erreur.
L’affaire des « Quatre de Calavi », comme certains l’appellent déjà en interne, pourrait bien marquer un tournant : celui d’un OB26 plus vigilant, plus exigeant… mais aussi plus exposé.

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L’investigateur

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