Actualité

Tribune de Ganiou Soglo : ‘’Appel à des réformes urgentes au sein de la Cédéao’’

L’investigateur 14/08/2023 à 15:45

La situation au Niger met en lumière les lacunes et les incohérences persistantes au sein de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis quelques années déjà. Alors que la menace djihadiste s’intensifie et que des inquiétudes grandissent quant à la stabilité régionale, la CEDEAO reste sous le feu des critiques pour sa passivité relative et pour son laxisme face à la gestion des crises politiques, économiques et sociale dans sa sphère d’influence.
La dernière décision de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’ordonner l’activation de sa force d’intervention au Niger suite au coup d’État survenu le 26 juillet dernier, est définitivement la preuve que la conférence des chefs d’état est relativement dépassée par les évènements et surtout qu’elle laisse poindre un sentiment de fébrilité là ou il faudrait de la sérénité.
Tous les experts et spécialistes de la chose militaire vous diront qu’une intervention militaire contre un pays frère déjà est proscrits par les textes de la même organisation mais pis cette décision porte en elle les germes de la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest mais surtout la fin de cette institution sous-régionale.
Il importe de rappeler, que le président Ibrahim Boubakar Keita au Mali était dans son deuxième mandat quand il fut renversé. Il n’eut pas d’opération militaire pour le renverser.
Au Burkina Faso, le président démocratiquement élu pour un second mandat le président Rock Kaboré se voit débarqué manu militari sans que la conférence des chefs d’Etats de CEDEAO ne daigne le rétablir militairement dans ses prérogatives.
L’Afrique de l’Ouest a été le témoin de nombreux coup d’état constitutionnel, de violation de processus électoraux, bref les exemples sont légion.
L’institution de la CEDEAO qui en soit est une lumineuse idée de regroupement régional car on est fort ensemble face à l’adversité, ne répond pas au problème de sa population sur les questions économiques et sociales de sa population dont le plus grand nombre a moins de 25 ans, elle appelle indubitablement à des réformes profondes en son sein. Tout d’abord, la CEDEAO doit réaffirmer sa position en faveur d’une véritable démocratie et des droits humains en mettant en œuvre des mécanismes et de garantie pour empêcher les dérives autoritaires de nos élus.
Ensuite, Face à la menace djihadiste nécessite une approche proactive et concertée. L’organisation doit redoubler d’efforts pour renforcer la coordination entre les États membres dans la lutte contre les groupes extrémistes.
Enfin, la CEDEAO doit s’engager dans une réforme institutionnelle approfondie. Cette réforme devrait impliquer une réévaluation de la structure décisionnelle de l’organisation, son fonctionnement en privilégiant la transparence et la responsabilité.
Avec plus de justice et d’équité la Communauté des Etats De l’Afrique de l’Ouest règlerait définitivement le problème des coups de force jugés salutaires et regagnerait la confiance des populations. Les militaires dont on parle, sont aussi une composante de nos populations, donc des témoins privilégiés de la gabegie et de l’irresponsabilité de nos dirigeants.

Ganiou SOGLO



Société


 
 

 
 
 

Autres publications que vous pourriez aimer





Dernières publications





Facebook