Education

UAC : la réaction d’un ex-recteur à la réforme de désignation des recteurs dans les universités au Bénin

Bénédicte BANKOLE 22/07/2021 à 12:09

L’une des innovations approuvées par les acteurs du monde universitaire lors du séminaire organisé le 10 juillet dernier est la désignation des recteurs sur appel à candidatures. Ceci est une réforme proposée par une commission mis en place par le gouvernement pour un enseignement supérieur de qualité au Bénin.

Selon le recteur honoraire de l’Université d’Abomey-Calavi Brice Sinsin, la désignation des recteurs sur appel à candidatures est le modèle à appliquer : ‘’C’est la norme, même à l’international. On fait appel à des candidatures. Ce sont des gens qui viennent avec leurs dossiers et la conviction d’apporter quelque chose à l’institution. Ça passe par une sélection de dossiers, ensuite on passe les candidats à l’interview par des pairs bien informés de ce qu’est le développement d’une université afin qu’ils essayent de dégager les meilleurs’’, a confié le recteur. A l’en croire, l’ancien mode de désignation qui est l’élection comporte quelques limites : ‘’ Si l’on va aux élections, c’est parce qu’on suppose que la communauté est suffisamment mûre pour désigner ses représentants. Mais le risque qui découle de toute élection, c’est le populisme. Ça fait qu’on n’a plus le bon leader qu’on aurait dû élire. On a plutôt un leader qui sait flatter les uns et les autres pour se voir confier la responsabilité’’, a affirmé Brice Sinsin. Aussi l’autre limite c’est celui d’avoir à désigner essentiellement des administratifs et des financiers, au nom de la bonne gouvernance, rapporte la Nation. ‘’L’atout d’un recteur, c’est le leadership, sa capacité à innover pour dynamiser son institution. Par rapport aux questions financières et administratives, le gouvernement a déjà nommé des experts qui sont l’Agent comptable et le Secrétaire général de l’université. Donc, un recteur ne peut plus être un ‘’Sg bis’’ ou un ‘’comptable bis’’ qui soit en train de vérifier les moindres détails des comptes. Ce n’est pas son rôle », martèle Brice Sinsin. Parlant également du conseil d’administration dont les universités seront dotées, le recteur trouve que c’est aussi une bonne chose : ‘’ Ce qu’on avait imaginé comme conseil d’université tenant lieu de conseil d’administration était composé de plus d’une soixantaine de membres. Un conseil d’administration est fait pour étudier les dossiers de façon approfondie, pour donner des instructions en vue d’une bonne gouvernance. Il faut à chacun des membres un temps suffisant de discussions. C’est maintenant un conseil de sept membres. Je trouve que c’est tout à fait jouable’’, affirme t-il. Mais dans ce cas, Brice aurait voulu un conseil d’administration plus ouvert au secteur privé et à des fondations.




 
 

 
 
 

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