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Bénin : Angela parle de ses confidences à son jeune frère après son 1er viol
𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐧𝐨𝐬 𝐦𝐨𝐮𝐭𝐨𝐧𝐬
Beaucoup s’offusquent de mes présumés aveux tardifs. Pourtant, partout dans le monde, lever le voile sur des violences sexuelles subies n’a jamais été facile pour les victimes.
Lorsque j’avais été violée sur le campus d’Abomey-Calavi alors que je venais juste d’avoir mon baccalauréat, je ne savais rien du premier viol subi à l’âge de 5 ans. À l’instar du choc ressenti ce jour-là, des images d’un gaillard trapu qui essayait de me soumettre tournaient en boucle dans ma tête.
Il m’était alors absolument impossible de comprendre ce cauchemar que je vivais éveillée. Sur le coup de ce que venait de me faire subir mon cousin, j’étais également prise d’une frayeur indescriptible. Par dessus tout, j’avais honte de mon corps avec le sentiment que tout le monde autour de moi remarquerait que j’avais perdu mon innocence. Peut-être bien qu’il s’agissait d’une malédiction.
Dans le taxi qui me ramenait chez moi, je n’ai pas cessé de couler les larmes en me culpabilisant. À la maison, malgré tout, j’ai fait des confidences à mon jeune frère. Je me souviens avoir pris, sur son conseil, une bonne douche.
Non seulement j’avais peur de la chicotte de papa mais également j’avais peur de ne pas être comprise. Comment expliquer ma présence avec lui dans cette cabine ? Comment avouer que ma cousine amie m’y avait laissée sous prétexte qu’elle allait chanter le YOU ? Comment justifier ma présence aux côtés de Ablavi alors même qu’elle n’avait pas eu son baccalauréat et que normalement nos routes se séparaient ?
Ces mots absents ne m’ont pas rendu service. Mon frère et moi, n’avions pas pu nous résoudre à en parler à nos parents. Moi, j’ai choisi d’être forte, de garder le silence, de poursuivre mon chemin. Les spécialistes parlent d’amnésie traumatique. Notre cerveau absolument génial ouvre à ces moments là, un tiroir dans lequel il range le préjudice subi, pour nous permettre de passer à autre chose. Cela peut durer deux, trois, 50 ans, ou toute une vie. Tout dépend de la victime.
Mais n’allez pas croire que c’est fini. Il suffit d’une autre étincelle pour que ce traumatisme resurgisse. Pour preuve, ce sont ces clichés qui m’ont assaillie au moment du viol perpétré sur le campus d’Abomey-Calavi.
Dans ce dernier cas, les médecins mettent à l’index la mémoire traumatique. Les psychologues parlent également de refoulement. La victime reste fragile parce qu’à tout moment le traumatisme peut refaire surface et perturber sa quiétude.
En résumé, la culpabilité qui vient de l’intérieur et celle qui naît de l’entourage embrigadent les victimes dans la souffrance, la solitude et le silence.
#AngelaKpeidja #naiepaspeur
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