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Bénin : la guerre entre les anciens de l'Union Progressiste et du PRD n’aura pas lieu

L’investigateur 25/02/2023 à 15:44

Il circule sur les réseaux sociaux un texte signé par un dénommé « Les oreilles invisibles de l’Ouémé » (oreilles très identifiables pour la circonstance), tendant à remettre en cause la fusion PRD et UP, et jetant l’opprobre sur le Président Djogbénou. Ce dernier aurait commis le crime de faire la promotion d’un cadre de l’ex PRD dans le nouveau Bureau de l’Assemblée Nationale après avoir fait élire 5 députés (sur 53).

L’article donne à penser que son auteur est en complet désaccord avec l’offre politique portée par Joseph Djogbénou lorsqu’il vint le 06 août 2022, accompagné des autres membres du Présidium, proposer aux cadres du PRD, la fusion de son parti avec le PRD. A l’analyse de son texte, le PRD et ses militants devaient venir seulement grossir les rangs des militants et cadres de l’UP et leur servir d’escabeau. Cette conception de la fusion relève soit de la naïveté d’un profane politique, soit de la mauvaise foi la plus inqualifiable, toutes deux vouées à l’échec.
La vocation d’un parti politique, qu’il soit nouvellement créé ou qu’il existât déjà, n’est pas une vocation de figurants ou de « spectateurs joyeux ». La vocation de tout parti politique et de tout militant, est de conquérir ou de participer à la conquête du pouvoir, de l’exercer ou de participer à son exercice.
Le PRD et ses militants ont longtemps poursuivi cet objectif de manière autonome, et s’ils ne l’ont pas pleinement atteint, ils l’ont souvent tutoyé : 3 fois Président de l’Assemblé Nationale, 2 fois second à l’élection présidentielle, Premier ministre, entre 11 et 19 députés sur 63 ou 83 aux différentes élections législatives, Maires et conseillers majoritaires dans 7 communes. Seuls et dans une configuration de multipartisme débridé !
C’est dire que l’assise populaire et démocratique du PRD, bâtie sur l’engagement, les sacrifices, la mobilisation de ses militantes et militants, leur participation à une quinzaine de campagnes électorales et d’élections inclusives, soit 34 années d’expérience de terrain, ne constitue pas une simple vue de l’esprit, mais une réalité indéniable. Comme l’a dit de Gaulle, on ne fait de la politique qu’avec les réalités.
Il a fallu la traîtrise et la malveillance des ennemis tapis dans ses rangs pour que le PRD soit écarté des législatives de 2019 sous prétexte de doublon de candidature avec un parti ad’hoc qui n’a toujours pas le moindre élu.
Faut-il ajouter que la règle des 10% des suffrages nationaux, appliquée en dépit de toute logique aux communales et municipales de 2020, alors que la circonscription électorale d’une commune est la commune et non le territoire national, cette règle, si elle a permis de priver le PRD de conseillers et de maires, n’a pas réussi à voiler cette réalité dont parlait de Gaulle : dans les 7 communes citées plus haut, le PRD est arrivé premier et donc victorieux de l’UP.
Après ces 2 épreuves traumatisantes, tout autre parti aurait sombré dans la démobilisation. Mais c’est le contraire qu’on vit s’annoncer au PRD. Les militants plus déterminés que jamais à vaincre l’adversité, ont repris de plus bel l’animation de la vie politique. Et cette fois-ci sur toute l’étendue du territoire national, avec un réel engouement, déterminés à sauter l’obstacle des 10%. Cela crevait l’œil !
C’est dans ce contexte (l’auteur de l’article semble l’oublier) que l’offre de fusion a été proposée à la Direction Exécutive du PRD par le Président Djogbénou dès son accession à la tête de l’UP, offre d’ailleurs précédée par celle du second parti de la mouvance présidentielle.
Une telle célérité et un tel afflux d’offres ne se seraient certainement pas produits si le PRD n’était qu’une « femme sans fesse, ni sein » comme l’écrit l’auteur de l’article.
En acceptant l’offre de fusion, les militants du PRD n’entendaient donc pas venir seulement grossir les rangs, et contempler de loin la vie politique. Ils nourrissaient l’ambition de continuer à l’animer, l’ambition d’être dans les instances de décision, d’être représentés au sein des institutions démocratiques, l’ambition de conquérir et d’exercer le pouvoir d’Etat avec l’ex UP, grâce à la conjugaison des efforts dans un parti plus grand UP-le Renouveau.
À la lecture des résultats des dernières élections législatives, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs dans le Département de l’Ouémé, singulièrement dans la 19ème circonscription. Ils n’atteignent même pas ceux que le PRD réalisait tout seul dans des élections réellement compétitives.
Dans ces conditions, les seules questions qui vaillent sont de savoir pourquoi ; qu’est-ce qui n’a pas marché, quelles fautes ont été commises avant la fusion, après la fusion, à l’occasion de la désignation des candidats, dans la mise en place et le fonctionnement des structures de campagne, dans le déroulement de la campagne elle-même, fautes qui ont réduit en peau de chagrin, l’extraordinaire espoir d’une immense victoire ? Comment porter remède à ces erreurs pour améliorer les résultats aux prochaines élections ?
Telles devraient être les préoccupations d’un vrai militant de l’UP-le Renouveau.
Mais prétendre qu’on a perdu des places, réclamer en compensation des postes dans l’appareil d’Etat, et menacer de voter pour l’opposition aux prochaines échéances si satisfaction n’est pas donnée, est révélateur de la pauvreté d’esprit de celui qui professe de telles idées.
En effet, de quelle performance antérieure peut se targuer l’ex UP dans l’Ouémé, lorsqu’on sait que les places prétendues perdues n’avaient pas été acquises à l’issue d’un scrutin inclusif, mais plutôt acquises par défaut : à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
De quelle performance ces « yeux invisibles » peuvent-ils se prévaloir lorsqu’on sait qu’ils étaient aux abonnés absents pendant la campagne présidentielle de 2021, ou lorsqu’on sait que nombre d’entre eux se sont cloîtrés au cours des dernières législatives et ont même fait campagne pour les candidats de l’opposition dans la 20ème circonscription ?
En fait, avec cet article, ce sont les masques qui tombent.
Il faut savoir raison garder. Malgré la modestie des résultats qu’ils enregistrent en comparaison de leurs résultats habituels, les militants de l’ex PRD demeurent convaincus que l’avenir appartient au grand ensemble que constitue l’UP-le Renouveau, et rechercheront avec leurs partenaires, les solutions consensuelles qui permettront d’atteindre l’objectif d’une plus grande victoire. L’UP le Renouveau est née pour gagner !




 
 

 
 
 

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