Bénin

Fcbe : les raisons silencieuses qui obligent Boni Yayi à mettre les voiles

Judicaël C. GBETO 5/04/2020 à 18:40

C’est vrai que le peuple béninois s’y était préparé depuis les premières heures de la crise au sein du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Mais, tel un roseau, l’homme est resté flexible et debout jusqu’à ce matin du 4 avril 2020. Boni Yayi part.

Samedi noir pour Boni Yayi. Komi Koutché condamné et poursuivi. L’espoir pour l’ancien Chef de l’Etat s’est envolé. 24 heures après ce verdict, et nonobstant la crise sanitaire qui frappe le Bénin et le monde, il a jeté l’éponge en signe de défaite.

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L’information aura réussi à choquer plus d’un. On peut sans aucun risque, affirmer que le départ de l’ancien Président de la République, Boni Yayi, des Cauris est un événement. Heureux, pour certains, et malheureux pour d’autres. Pour celui sait ce que l’ex-patron de la BOAD était pour les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), c’est une énorme perte. Mais, tôt ou tard, il fallait vraiment partir et laisser les plus jeunes continuer la mission du parti. Il faut remarquer que la manière a manqué, aux yeux du président d’honneur des Cauris.

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Pour qu’une roue tourne, il ne faut pas que de la prière, il faut l’activer. Autrement, pour « chasser » le vieux capitaine et prendre les rênes du navire, il faut intelligemment l’offrir en pâture aux requins. Alors, pour faire des Cauris ce qu’on veut, il faut simplement contraindre Boni Yayi à faire l’auto-choix de la porte. C’est fait. Yayi a lâché le morceau. « Jai donc le regret de vous annoncer que je me retire du parti FCBE », a-il- affirmé. Un départ qui laisse des sous-entendus. A y voir de plus près et vu l’enchainement des faits ces 48 dernières heures, la conclusion est simple.

La raison muette et fondamentale du retrait de Yayi

Entre autres raisons évoquées dans son adresse, on note un autre argument qui pourrait constituer la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et, sûrement celle sans laquelle les autres n’ont vraiment pas de poids. Il faut dire que la condamnation de l’ancien patron des finances de Boni Yayi, Komi Koutché, à 20 ans de prison ferme et à une amende de 500 millions de FCFA a définitivement effacé le rêve de l’ancien Président de l’Union Africaine. On peut subtilement le remarquer dans son message, rendu publique seulement 24h après ce verdict. L’homme a indirectement laissé entendre sa douleur face à cette lourde condamnation de l’ex-argentier national, son fils spirituel.

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Pour l’ancien président de la République, les principes et valeurs qui régissent la démocratie sont foulés aux pieds par le régime en place. Notamment, l’exclusion à la compétition. « Point n’est besoin de vous rappeler qu’au regard de ces principes et valeurs, le Bénin a pris une option contraire. Par exemple je mets l’accent sur la gouvernance électorale marquée par le choix d’enlever au peuple son droit de choisir librement ses représentants à travers des processus électoraux non consensuels et d’exclusion Il est regrettable de constater que ce processus d’exclusion continue par des réformes personnelles au rang desquelles figure la charte des partis politiques Pour tout processus électoral, le Président Talon a confirmé sa phobie de l’opposition, de la contradiction et de la compétition », a-il-martelé.



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