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Ganiou Soglo : l'appel de l'ex-ministre au gouvernement sur la libération des espaces publics

L’investigateur 1er/11/2023 à 09:49

L’opération de libération des espaces publics dans les grandes villes du Bénin lancée par le gouvernement en 2017, a laissé des séquelles sur les petites commerçantes, selon l’ancien ministre Ganiou Soglo. Il a souligné dans sa tribune de ce lundi 30 octobre, les changements observés dans la vie des occupants de ces espaces, obligés de se déplacer après les casses. Il adresse des questions à l’Exécutif béninois.

Le gouvernement de Patrice Talon voulait restaurer l’ordre dans plusieurs grandes villes du pays, en initiant l’opération de libération des espaces publics. Cependant, cette action qui a suscité de nombreux débats et critiques, a exacerbé la crise socio-économique, qui touche particulièrement les petites commerçantes, rappelle l’ancien ministre. "Tel un champ de ruine, les souvenirs de cette opération sont encore vivaces dans les esprits. Les séquelles sont encore là en particulier chez ces petites commerçantes qui se sont installées grâce aux microcrédits ou aux prêts à taux usuriers. Même les travaux d’asphaltage qui s’en sont suivis, n’ont pas réussi à effacer ces mauvais souvenirs", a-t-il dit.

Il souligne le fait que l’espace public est la propriété de l’État et ne peut être occupé qu’avec son consentement. Toutefois, il évoque également le dicton populaire selon lequel "la nature a horreur du vide". "Si l’Etat avait aménagé ces espaces avec les infrastructures indiquées (routes avec trottoirs, espaces verts), ils n’auraient pas été aussi facilement occupés, donnant aux populations, le réflexe d’être dans la jouissance d’un droit", a-t-il écrit.

Six ans après l’opération, certaines de ces femmes ont été contraintes de revenir sur leurs anciens emplacements malgré les installations temporaires proposées dans certaines villes. Aussi, les nouveaux marchés promis n’ont pas été pleinement réalisés. L’intégration de ceux qui sont déjà construits est remise aux calendes grecques, a-t-il mentionné. La répartition de ces marchés, leur taille, l’inadéquation au modèle béninois traditionnel (marché à ciel ouvert), et le coût des places constituent des problèmes qu’il a soulevés.

L’ancien député a déploré la dernière opération de libération des espaces publics confiée aux mairies en septembre. "Cela a provoqué de nouvelles larmes ! L’onde de choc a été d’autant plus grande que les pertes sont considérables", fait-il savoir. Selon lui, il est impératif de se poser certaines questions. "Où étaient les services marchands et techniques des mairies quand les occupants s’installaient ? Pourquoi procéder par des casses et la force ? Où était l’Etat central quand les mairies budgétisaient et collectaient des taxes chez ceux qu’il qualifie d’occupants illégaux des espaces publics ?

Le président Patrice Talon peut-il demander aux mairies de rembourser ces victimes qui auparavant, avaient payé les mairies pour les espaces qu’elles occupaient ? Ce retour pourrait les aider à relancer leur commerce ailleurs. A quand l’ouverture des marchés et est-on sûr que la vendeuse de doko ou de tomates de bas niveau pourrait retrouver une place abordable ?", se demande-t-il.
Pour rappel, le gouvernement avait lancé les opérations de libération des espaces publics dans l’optique de moderniser les villes du Bénin.



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