Actualités

Malversations à l’ORTB : Voici des preuves qui disculpent Hyacinthe Vivien Codjia

L’investigateur 19/02/2024 à 18:53

L’affaire de détournement à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), pendante devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), continue de révéler de nouveaux éléments, surprenants et troublants. Hyacinthe Vivien CODJIA, Administrateur des Services Financiers, a dévoilé, à la dernière audience, la falsification de son rapport de mission à l’antenne de Parakou. Cette dénonciation jette la lumière sur les subterfuges d’un réseau de malversations, et montre qu’il n’est pas, en réalité, impliqué dans les détournements.

Hyacinthe Vivien CODJIA a exposé au cours de la dernière audience, les agissements de QUENUM Gildacio, Chef Service Finance et Comptabilité de Parakou. En effet, d’après les informations à lui fournies en mars 2020 par le Chef Service des Relations Publiques de l’antenne de Parakou, QUENUM Gildacio aurait régulièrement déposé les recettes de Parakou sur leur compte avec l’implication de l’Inspectrice Chargée de l’Audit Interne, EKUE Belvida. Une affaire d’imitation de signatures a d’ailleurs été évoquée.
Alarmé par ces révélations, Hyacinthe Vivien CODJIA aurait rapidement alerté le Directeur Général de l’ORTB et a sollicité une mission de vérification pour faire la lumière sur ces pratiques suspectes. Pour voir clair dans le dossier, il a proposé d’effectuer lui-même la mission avec l’assistance d’un membre de l’Inspection Générale de l’ORTB. C’est ainsi que l’Inspecteur des Services Administratifs a été retenu pour l’accompagner à cette mission, selon sa déposition.

Malgré les menaces et les tentatives d’intimidation, Hyacinthe Vivien CODJIA, a effectué sa mission avec détermination. Les résultats de la vérification ont confirmé les soupçons de malversations financières. Hyacinthe Vivien CODJIA, Administrateur des Services Financiers, a adressé une demande d’explication à Quenum Gildacio qui aurait reconnu sa faute professionnelle en disant à la page 2 de sa réponse, que c’est sans l’avis favorable de l’ex Directeur Financier de l’ORTB Hyacinthe Vivien CODJIA, qu’il oriente les chèques sur les comptes de Parakou. Dans son rapport, Hyacinthe Vivien CODJIA a recommandé la fermeture des comptes bancaires impliqués dans les malversations financières et a insisté pour qu’une vérification plus approfondie soit menée à Parakou.

Des recommandations en vain...

Malheureusement, l’organe chargé de l’inspection à l’ORTB n’aurait jamais effectué cette mission de vérification plus approfondie recommandée depuis mars 2020, jusqu’à ce que la Commission de l’Inspection Générale des Finances ne vienne en avril 2021, a-t-il révélé. Au contraire, les efforts de l’ex Directeur Financier Hyacinthe Vivien CODJIA pour mettre fin aux mauvaises pratiques, ont été entravés par la falsification de son rapport de mission, soutient-il. Son rapport de mission de vérification a été déformé, sa signature omise et ses recommandations attribuées à tort, à la structure chargée de l’Inspection au sein de l’Office, a-t-il soutenu à la barre. Son rapport falsifié a été transmis à la CRIET pour le compte de l’Inspection Générale de l’ORTB et non comme le rapport de mission de vérification de Hyacinthe Vivien CODJIA qui a signalé les irrégularités à l’antenne de Parakou, a-t-il avoué.
A la première audience, le 6 décembre 2021, Hyacinthe Vivien CODJIA a fait savoir qu’il n’y a pas un rapport de la Commission de l’IGF qui le met en cause. Le rapport qui a dénoncé les irrégularités est bien son rapport de mission qu’ils ont falsifié. C’est en ce moment, que le Président de céans, a donné 40 jours à la Commission de l’IGF pour déposer son rapport à la CRIET. Ce qui a été fait fin février 2022, sans respect du principe du contradictoire.
Comme par extraordinaire, le rapport de la Commission de l’IGF présenté ne lui reproche rien. Le rapport prouve à suffisance que les malversations s’observaient avant sa prise de service à l’ORTB, le 23 décembre 2016. Les différents tableaux du rapport de l’IGF prouvent qu’il n’a reçu de l’argent ni des fournisseurs ni d’un agent de l’ORTB. Personne n’a déclaré lui avoir remis de l’argent pour les remises frauduleuses de chèques depuis les enquêtes préliminaires jusqu’à la confrontation devant la Commission de l’Instruction.
Parlant des prélèvements sur dotation mensuelle, Hyacinthe Vivien CODJIA a exhibé les différents tableaux du rapport de l’IGF qui prouvent que ces prélèvements mensuels se faisaient avant sa prise de service à l’ORTB et ont continué même après que le Directeur Général a ramené la dotation mensuelle de Parakou à 3.000.000 de francs après paiement des dettes.

Conclusion : il ne peut donc être le donneur d’ordre pour les remises frauduleuses de chèques et fixer la clé de répartition sans rien avoir en retour. Les prélèvements mensuels qui se faisaient avant son arrivée à l’ORTB et qui ont continué sur la dotation mensuelle de 3.000.000 de francs, ne sont donc pas liés à la dotation mensuelle de 5.000.000 de francs, contrairement aux déclarations de QUENUM Gildacio. Les pièces de la procédure prouvent qu’il n’est ni initiateur ni donneur d’ordre ; il a plutôt posé des actes pour préserver les ressources de l’Etat.
Au regard des révélations de l’ex Directeur Financier Hyacinthe Vivien CODJIA, il est clair que la lutte contre la mauvaise gestion au sein de l’ORTB était confrontée à de nombreux obstacles. D’une part, à travers des tentatives de déformation de la vérité et d’autre part, à travers des pratiques qui consisteraient à le réduire au silence.
Or, en vérité, les révélations de l’ex Directeur Financier Hyacinthe Vivien CODJIA mettent en lumière, les défis auxquels sont confrontés, ceux qui osent dénoncer les auteurs de pratiques peu orthodoxes au sein des institutions étatiques. Son courage et sa détermination à exposer la vérité sont louables. Et en plus, cela souligne l’importance cruciale de protéger les lanceurs d’alerte et de garantir des mécanismes efficaces de lutte contre la mauvaise gestion afin de préserver l’intégrité des institutions et la confiance du public.



Société


 
 

 
 
 

Autres publications que vous pourriez aimer





Dernières publications





Facebook