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Révision de la constitution : Nourou-Dine Saka Saley tire plusieurs leçons du rejet (détails)

Deo Gratias HOUNKPATIN 4/03/2024 à 20:48

Nourou-Dine Saka Saley a fait une analyse du rejet de la prise en compte de la proposition de loi portant révision de la Constitution à l’Assemblée nationale. Le vote des députés, considéré comme un échec pour la mouvance, cache selon lui, une stratégie politique de la majorité présidentielle.

Le rejet de la proposition de réforme constitutionnelle a été applaudi par plusieurs Béninois, qui, comme le parti Les Démocrates, ne souhaitaient pas une nouvelle modification de la loi fondamentale. Mais pour Nourou-Dine Saka Saley, "il serait naïf de considérer que la mouvance ne s’attendait pas au rejet." Il s’agirait plutôt d’une "partie de la stratégie politique et du plan qui a été concocté par la majorité présidentielle", a-t-il indiqué.

Le juriste a laissé entendre : il y a "un danger qui nous attend, surtout l’opposition dans son ensemble, et qui va peut-être se matérialiser à l’occasion de la relecture du code électoral qui a été introduite curieusement par le second président de groupe parlementaire de la majorité présidentielle". Par ailleurs, il a tiré deux leçons du rejet de la proposition de loi portant révision de la Constitution à l’Assemblée nationale.

"Le parti Les Démocrates a respecté sa parole et sa posture manifestées bien avant l’introduction de la proposition de loi portant révision de la Constitution en votant systématiquement et automatiquement contre toute initiative de révision de la Constitution pendant la mandature en cours". Il note aussi que "la désobéissance politique commence à être célébrée par l’opinion publique, par les députés et les dirigeants de l’opposition ».

Nourou-Dine Saka Saley retient également "l’attente d’une autre voix pour sortir du clivage bipolaire" observé à "l’Assemblée nationale depuis le début de cette législature, avec la posture du pour des députés de la majorité et celle du contre des députés de l’opposition." A en croire ses propos, "ce clivage commence à montrer ses limites et pour cela, il faut que l’opposition se montre plus séduisante si elle ne veut pas se voir substituer de toute pièce une opposition qui sera fabriquée dans les entrailles de la majorité présidentielle sur la base de l’émotivité et de l’euphorie des populations et même des hommes politiques."

Ce que l’opposition devrait faire

Le consultant politique pense que la majorité parlementaire est suffisamment aguerrie, expérimentée pour intégrer cette émotivité populaire dans leur stratégie et dans leur plan politique. "Pour cela, l’opposition doit se montrer une opposition proactive et non une opposition qui se cantonne, à s’opposer et à contester systématiquement et automatiquement", a-t-il déclaré. Nourou-Dine Saka Saley soutient que "l’opposition aurait pu introduire des lois correctives des lois qualifiées de crisogènes depuis un moment.

Le parti Les Démocrates doit quitter la posture de réaction systématique et aller sur le terrain de la proposition, montrer qu’elle peut séduire, innover et proposer des solutions sur les questions qui concernent le quotidien des populations. "On ne peut pas pardonner à l’opposition de ne pas avoir une fois à l’Assemblée nationale élaboré un plan de législature qui prenne en compte les lois crisogènes et les lois sociales dont la population a besoin au quotidien pour rétablir un équilibre et commencer à faire renaître un espoir", a-t-il dit."

L’analyse de Nourou-Dine Saka Saley met en lumière, l’ouverture de nouvelles perspectives pour la majorité présidentielle et l’opposition après le rejet de la réforme constitutionnelle. Il reste à voir comment l’opposition et la majorité présidentielle adapteront leur approche pour répondre aux défis auxquels elles feront face.



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