Actualité

Santé et sécurité : L’A.R.S face à la réalité dans les départements du Bénin

L’investigateur 5/11/2024 à 13:13

Dans l’Alibori, les Collines, le Couffo et la Donga : L’A.R.S mobilise le secteur de la santé, les autorités et les populations pour renforcer la sécurité des patients

Dans le cadre de sa mission nationale itinérante, l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (A.R.S) a récemment fait escale dans les départements de l’Alibori, des Collines, du Couffo et de la Donga. Bien que chaque région ait ses particularités, les constats révèlent des défis communs en matière de sécurité des patients, nécessitant des réponses globales et des solutions innovantes.

Depuis le 28 mars 2024, l’A.R.S a entrepris un "voyage" symbolique pour améliorer la qualité des soins, en enregistrant à chaque étape de nouvelles parties prenantes. Dernièrement, ce sont les acteurs de la santé, les autorités et les habitants de ces quatre départements qui se sont joints à cette initiative, avec pour objectif commun la sécurité des patients. Treize communes ont été visitées, et la forte mobilisation rappelle celle des meetings politiques. Les préoccupations des populations sont claires : elles souhaitent des soins de qualité et une prise en charge médicale fiable.

Exercice illégal : La nouvelle stratégie des "piqueurs sauvages"

Face aux actions des autorités pour lutter contre l’exercice illégal des professions médicales et paramédicales, certains faux praticiens ont changé de tactique. Ils se déplacent maintenant vers les pays voisins à l’est et à l’ouest, où ils attirent des Béninois en quête de soins moins coûteux. Cependant, ces offres alléchantes masquent des pratiques dangereuses, et plusieurs autorités locales ont promis de sensibiliser les populations afin de les protéger. Un partenariat avec l’Agence béninoise de Gestion Intégrée des Frontières (AbGIEF) pourrait renforcer cette lutte.

Interdiction d’approvisionnement auprès de la SoBAPS

Depuis quelques mois, les établissements privés de santé ne peuvent plus s’approvisionner auprès de la Société Béninoise pour l’Approvisionnement en Produits de Santé (SoBAPS). Cette restriction, appliquée conformément à la loi de 2021 sur l’organisation des activités pharmaceutiques au Bénin, a suscité des plaintes de la part de ces structures. Les conséquences incluent une hausse des coûts des soins, une baisse de la fréquentation des centres privés et une augmentation du trafic de médicaments falsifiés dans les zones frontalières.

Le défi de l’accessibilité financière

Lors de ses visites, l’A.R.S a souvent reçu des plaintes concernant le coût élevé des soins, particulièrement lié au prix des médicaments dans les structures publiques. À Djougou, un dépôt pharmaceutique situé à proximité d’un centre de santé ne proposait que des produits de spécialité. La délégation de l’A.R.S a donc recommandé aux prescripteurs de privilégier les médicaments génériques, également efficaces mais plus abordables.

Déploiement des ambulances : une attente prolongée

Pour améliorer la qualité des soins d’urgence, le gouvernement béninois a acquis 188 ambulances modernes. Cependant, cinq mois après leur réception, ces véhicules ne sont toujours pas déployés, ce qui suscite des inquiétudes parmi les populations. Les autorités locales expliquent ce retard par des formalités administratives, notamment l’assurance et l’équipement en géolocalisation, nécessaires pour assurer une gestion optimale des ambulances.

Formation des relais communautaires : des disparités régionales

Dans le cadre de sa politique de prévention, le gouvernement a initié un programme de formation de relais communautaires pour soutenir les établissements de santé. À Dogbo, dans le Couffo, les relais communautaires, bien qu’identifiés et motivés, n’ont pas encore reçu la formation nécessaire, ce qui retarde la mise en œuvre de cette initiative dans la région. En outre, les habitants réclament la mise en place d’équipements médicaux, comme un scanner, et une amélioration de l’accueil dans les structures de santé. À Klouékanmè, des leaders traditionnels se sont engagés à sensibiliser les professionnels pour améliorer l’accueil.




 
 

 
 
 

Autres publications que vous pourriez aimer





Dernières publications





Facebook