Bénin/justice

Tribunal d’Abomey-Calavi : une dame écope de 7 ans de prison, 8 millions d’amende pour coups et blessures volontaires

Bénédicte BANKOLE 28/07/2020 à 14:29

Au terme du premier dossier inscrit au rôle de la session criminelle du tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi la cour a condamné dame Agnès Hounkpatin à 7ans de prison assorti d’une amende de 8.000.000fcfa pour coups et blessures volontaires suivis d’une infirmité permanente.

Pour avoir rendue aveugle dame Reine Kpossou à cause d’une histoire de portable, la cour a condamné dame Agnès Hounkpatin à 7 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de 8.000.000 FCFA.

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C’était au terme de l’examen du premier dossier inscrit au rôle de la session criminelle du tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi ce lundi 27 juillet 2020. Selon les informations, l’accusé a battu la victime en lui versant de la soude au visage. Un acte horrible qui a fait perdre la vue à cette dernière. A la barre ce lundi, dame Agnès a reconnu les faits et nie toute intention de vouloir nuire à Reine Kpossou. Elle y voit une main invisible derrière son acte. Mais la victime a déjà perdu la vue et réclame justice. Pour le ministère public dans son réquisitoire, il s’agit bien de l’infraction de coups et blessures volontaires prévue à l’article 709 du code pénal. A cet effet l’intention criminelle se déduit de l’impassibilité de l’accusée devant la douleur de la victime. Il suffit donc de mesurer l’ampleur des sévices que l’accusé a infligés à la victime, rapporte la Nation.
Pour la défense, Me Brice Zinzindohoué s’est appuyé sur les déclarations des personnes interrogées et sur l’enquête de moralité qui traduit toute la sympathie et la sociabilité de l’accusée.

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« Tout le monde reconnaît que c’est une grosse bêtise que dame Agnès venait de faire mais ce n’était nullement volontaire. Ce n’est qu’après toutes les tentatives de redonner la vue à la victime qu’une plainte sera portée. Ce qui est arrivé dépasse l’entendement. L’accusée même dit que c’est dû à du spiritualisme ; On peut croire, on peut ne pas croire, mais il reste certain qu’il n’y avait nullement l’intention de donner la mort ce jour-là », a laissé entendre Me Brice Zinzindohoué. Pour cela, il invite le tribunal à constater le remords de l’accusée et les témoignages favorables ; à considérer la fille de l’accusée née pendant que sa mère était déjà en détention et qui n’est pas scolarisée et est rejetée par la société au même titre que sa mère.
« Agnès a suffisamment payé pour la bêtise qu’elle a commise. Ne pas la punir serait un mauvais message pour la société ; mais je vous demande de la punir en étant juste, de la punir au temps passé en détention », a conclu le conseil de l’accusée.

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Après délibération, le Tribunal de première instance d’Abomey-Calavi statuant en matière criminelle a reconnu dame Agnès Hounkpatin coupable de coups et blessures ayant entraîné une infirmité permanente, notamment la perte des yeux puis l’a condamnée à 7 ans de réclusion criminelle et aux frais envers l’Etat. Elle doit aussi verser à la victime Reine Kpossou une somme de huit millions de francs Cfa en réparation du préjudice subi.

Récit des faits dans le temps

Ils remontent à un soir du mois de mai 2015 à Abomey Houmey dans la commune de So-Ava. Aux environs de 18 h, où une dispute a éclaté entre dames Agnès Hounkpatin et Reine Kpossou, au sujet de la disparition, quelques jours plus tôt, du téléphone portable de cette dernière. C’est dans ces circonstances que Agnès Hounkpatin a versé de la soude qu’elle utilise pour préparer le savon communément appelé Congui, au visage de son adversaire qui s’écroula. Pendant qu’elle se grattait le visage et se tordait de douleur, l’accusée s’est saisit encore d’un bois et lui porta trois coups au dos, au niveau du bassin et au cou de Dame Reine Kpossou. Traînée d’hôpital en hôpital, dame Reine Kpossou n’a plus retrouvé sa vision jusqu’à ce jour.




 
 

 
 
 

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