L’organisation des espaces et couloirs pastoraux par les pouvoirs publics, continue de créer des dégâts. Le décret N°2023-303 du 07 juin 2023, de M. Firmin KOUTON, préfet du Zou, crée de soucis à M. Didier AHOGBE, président de l’Association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado. En garde à vue, il sera présenté au procureur de la République demain, selon les informations.

En effet, Zagnanado est devenue depuis bientôt une décennie, le réservoir des bœufs transhumants. Les champs sont périodiquement dévastés. Le fléau a atteint son pic, puisque la communauté pastorale donne du fil à retordre aux agriculteurs. Mais, qu’est-ce qui donne si tant de courage et de certitude aux éleveurs dans cette localité ?
Très touchés, vu que la situation a pris une autre tournure, les agriculteurs ont avant tout, décidé d’organiser une marche pacifique. Contre toute attente, leur démarche n’a pas abouti parce que la mairie s’est opposée. Par la suite, il était annoncé une tournée du préfet Firmin KOUTON novembre dernier, dans les communes sous sa tutelle. A Zagnanado, aucune solution susceptible d’apaiser tous les camps n’a été trouvée lors du passage du préfet.
A Zogbodomey, au cours de sa tournée statutaire, le préfet a déclaré : « lorsqu’on trouve des bœufs en divagation, on met la main sur le « pasteur », l’éleveur qui conduit les bœufs et non les bœufs. En outre, il précise que « le propriétaire des bœufs doit payer 150 mille au trésor avant de bouger. Il a donné des consignes fermes aux fonctionnaires de la police républicaine pour la mise en application stricte de ce décret. Celui qui va s’opposer à cette application sera présenté au parquet pour des mesures idoines prévues par le décret ».

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Mais, A Zagnanado, le discours a varié et sans doute, les propos de l’autorité, ont auraient été mal interprétés par des éleveurs qui ont cru détenir désormais un passe-droit pour faire circuler leurs animaux. En effet, c’est suite aux propos du préfet que l’Association des agriculteurs a levé une souscription dans l’optique d’organiser une conférence de presse, en décembre dernier. Et, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, selon des sources proches de cette affaire. Conséquence, les forces de l’ordre ont été mises aux trousses du président de l’Association des agriculteurs, interpellé et gardé à vue. D’abord, au commissariat de sa commune, puis conduit dans la commune sœur de Covè après son arrestation. Aux dernières nouvelles, il serait au commissariat de Sodohomey à Bohicon. Ceci parce qu’on souhaiterait prévenir un éventuel mécontentement de ses pairs agriculteurs, toute situation qui serait difficile à gérer. Mais au-delà, le préfet dans cette situation trop complexe, doit jouer la carte de l’apaisement en pratiquant la politique du bâton et de la carotte. Les situations entre éleveurs et agriculteurs au Bénin, ont tellement fait de victimes qui certaines, continuent de traîner des meurtrissures.