L’ancien ministre de la communication, Alain Orounla, s’est exprimé sur la fermeture des médias au Bénin lors d’une audience accordée au Comité de Facilitation Carte de Presse. Il a laissé entendre que c’est la conséquence d’une compétition acharnée entre concurrents.

L’actuel préfet du Littoral a remis en question l’idée que le président Patrice Talon aurait un intérêt à fermer des médias, soulignant que cela ne servirait pas ses intérêts car la critique est une composante essentielle de la démocratie. "Je ne peux pas appuyer sur un bouton pour couper un signal. Si quelqu’un veut parler, critiquer, qu’il critique. C’est ce qui nous honore. Mais tous les concurrents se déploient pour éliminer un concurrent. De quoi vous voulez parler ?

Est-ce que vous saisissez ce que je suis en train de dire ? Vous croyez que c’est Patrice Talon qui a intérêt qu’on ferme Soleil FM ? Il n’a rien à foutre", a déclaré Alain Orounla. "On sais ce qu’il dit (Soleil FM, ndlr). Il (Patrice Talon, ndlr) est mauvais. Sa gouvernance est catastrophique, c’est bla-bla. On connaît le discours, on l’a laissé diffuser. Qui sont ceux qui demandent de venir fermer ? Ce n’est pas les concurrents qui passent par derrière ? Mais réfléchissez", a-t-il ajouté.

L’ancien ministre a rappelé son engagement envers la liberté de presse, soulignant ses passages réguliers sur les plateaux de Sikka TV, la chaîne de Sébastien Ajavon qui n’existe plus. "Est-ce que ça peut honorer un avocat, un ministre des médias, de fermer les médias ? Quand je n’étais pas aux responsabilités, je passais ma vie à Sikka, car c’était la seule tribune sous le président Yayi Boni, alors que c’était une structure illégale pour faire de la propagande contre Yayi Boni.

Patrice Talon a fait sa propagande sur Sikka. Zinsou a fait sa propagande sur Sikka. Je n’ai jamais été partisan d’Ajavon, mais j’étais sur Sikka. Si les gens font leur amalgame, c’est leur problème", a-t-il confié. Parlant de Soleil FM et de Sikka TV, Alain Orounla affirme que ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis.

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"Et puis je suis nommé ministre de la Communication, et c’est diffusé à l’envie des vidéos où j’aurais des positions soi-disant subversives, alors que ce sont des positions pertinentes qui ont permis au plus intelligent d’entre nous de dire viens travailler avec moi. Je ne personnalise pas le débat, mais comment puis-je contribuer à fermer une structure qui nous a libérés si ce n’est pas eux-mêmes qui viennent scier la branche sur laquelle ils sont assis. C’est eux-mêmes qui se jouent des tours", a-t-il déclaré au micro de Crystal News.

Le préfet a évoqué un manque de soutien des acteurs des médias envers les organes de presse en difficulté. "Pourquoi aujourd’hui Golfe TV est en difficulté. Ce n’est pas à moi d’apporter une appréciation sur la faute qui a été commise ou pas. Mais qui réagit parmi vous ? Ce qui est arrivé à Golfe aujourd’hui est arrivé à d’autres hier. Mais Golfe n’a pas bougé. Aujourd’hui, vous ne bougez pas. Alors que quand il y a des actions et des réactions, même quand les plus extrémistes veulent le faire, on leur dit : non."