La junte militaire au Niger est en position de force désormais. Depuis la sortie médiatique du président béninois, Patrice Talon sur l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin le samedi dernier, on a compris que les autorités béninoises allaient rétropédaler, en ce qui concerne la crise au Niger. Et pour cause !

Exit les discours belliqueux ! Cinq mois après le coup d’Etat au Niger, le Bénin qui était dans une posture va-t’en guerre, a baissé le ton. Face à la réalité en effet, les autorités béninoises ont souhaité tendre la main à la junte nigérienne. « Il nous faut être réalistes et revoir nos exigences. Le gouvernement de Mohamed Bazoum a été renversé. C’est un état de fait », a confié Shegun Bakari dans un entretien accordé à JA.
« En diplomatie, il faut laisser toutes les portes ouvertes », a indiqué Shegun Bakari. En d’autres termes, il est convaincu tout comme le patron de l’exécutif Patrice Talon que le temps des menaces suivies d’intervention militaire est passé.

Membre de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Bénin a essayé en vain de jouer un rôle prépondérant dans la crise nigérienne. Histoire de ramener au pouvoir, le président déchu Mohamed Bazoum. Mais face à l’intransigeance de certains pays membres de l’organisation régionale, les militaires qui ont renversé l’ancien président du Niger ont tenu bon. Outre la brochette de sanctions prises suivies de fermeture des frontières, le peuple nigérien et ses nouvelles autorités ont observé une résilience qui s’avère payante au bout du rouleau.

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Certes le ministre béninois est désormais convaincu que les exigences liées à la restauration de l’ordre constitutionnel sont chimériques mais au même moment, il pense que la libération de Mohamed Bazoum et sa famille, permettrait aux militaires de s’ouvrir la voie des négociations.

Pour corroborer les propos du ministre des affaires étrangères, il faut rappeler que le président Patrice Talon a dit lors de sa sortie que le Bénin envoie des messages discrets à la junte dans l’optique de garder la flamme allumée sur le plan diplomatique.