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France : voici en 06 points le parcours de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale

L’investigateur 28/06/2022 à 22:39

Novice en politique il y a cinq ans, Yaël Braun-Pivet a connu des débuts poussifs durant l’affaire Benalla puis su se faire des alliés. Retour sur le parcours de la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale.

Aux oppositions, la ministre de 51 ans disait, après la perte de la majorité absolue aux législatives : « il va falloir qu’on travaille ensemble, il va falloir chercher des majorités d’idées » et « on est tous comptables de cette action collectivement ».

Yaël Braun-Pivet a depuis changé de poste, mais pas de mission. Elle a quitté samedi le gouvernement, après seulement un mois et cinq jours au ministère des Outre-Mer, ce qui lui a valu la colère de plusieurs élus de ces territoires. Et a été élue ce mardi au perchoir de l’Assemblée, devenant la première femme présidente de l’Assemblée nationale.

1 Elle a été présidente de la commission des Lois pendant cinq ans
En 2017, la néo-députée des Yvelines avait été choisie pour la commission des Lois, rompant la tradition de nommer une personne expérimentée. Présidente de la commission pendant cinq ans, elle est devenue une figure incontournable du Palais Bourbon.

« J’ai tenu la barre face aux crises, du terrorisme à la pandémie », sujets de sa commission, fait-elle valoir.

Et de vanter sa « nouvelle méthode de travail, faite d’écoute » et de « co-construction » y compris avec les oppositions dont elle a su se faire apprécier. Les femmes « doivent réussir en politique sans imiter ou s’adapter à un modèle masculin », juge Yaël Braun-Pivet.

2. Elle a été avocate pénaliste, et bénévole aux Restos du Cœur
Ancienne avocate pénaliste, cette native de Nancy avait mis sa « vocation » entre parenthèses pour suivre son mari, cadre chez L’Oréal, sept ans à Taïwan et au Japon, et élever leurs cinq enfants.

De retour, elle s’investira aux Restos du Cœur, créant des consultations gratuites d’avocats et un centre d’accueil dans les Yvelines.

3. Elle est encore jeune en politique
Yaël Braun-Pivet n’est véritablement entrée en politique qu’en 2016, à l’occasion de son adhésion à En Marche. Après avoir « toujours voté PS » - elle avait occupé le poste de trésorière de la section locale du Parti socialiste à Tokyo au milieu des années 2000 -, elle considère son arrivée dans le parti d’Emmanuel Macron comme un « prolongement » : « dans l’action sans rester sur des postures ».

Aux législatives de 2017, elle est élue députée de la 5e circonscription des Yvelines. Ses premiers pas lui valent un procès « en amateurisme » des oppositions mais aussi d’élus de la majorité.

Elle imprime ensuite sa marque avec des visites collectives de terrain, notamment dans une trentaine d’établissements pénitentiaires.

Si ses qualités humaines - « chaleureuse », « pas tordue » - sont saluées, elle se voit parfois reprocher d’être trop « sympa ». « C’est pas mon truc d’être chiante et autoritaire », réplique Yaël Braun-Pivet.

Cette descendante de « l’immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristes » dans les années 1930, préfère les débats internes aux bras de fer publics.

Mais un député d’opposition grince : « Elle n’a pas démontré de grande hauteur de vue ». « Elle a apporté beaucoup de fraîcheur, a été persévérante », lui reconnaît Xavier Breton (LR).

Désormais présidente de l’Assemblée nationale face aux élus RN et LFI en force, « il faut quelqu’un de stable et expérimenté, avec un sens de la répartie », relève un ministre qui la soutient.

4. Elle prend l’affaire Benalla de plein fouet
À l’été 2018, c’est la douche froide : la commission d’enquête sur l’ex-collaborateur du président Alexandre Benalla, dont elle est co-rapporteure, explose après le retrait de l’opposition.

Plusieurs députés accusent Yaël Braun-Pivet de « protéger » l’Élysée, l’Insoumis Alexis Corbière la qualifiant de « Benalla de l’Assemblée nationale ».

Cible de menaces antisémites et d’injures sexistes sur les réseaux sociaux, Yaël Braun-Pivet dira quelques mois après que sa « position était intenable dès le départ ».

5. Elle visait la présidence de l’Assemblée nationale dès 2018
La députée ne cachait pas ses ambitions en macronie, se présentant dès 2018 pour le perchoir avant de retirer sa candidature face à Richard Ferrand qui, avait-elle pourtant dit, « n’incarne pas le renouvellement ».

« Elle prend sa revanche », glisse une source gouvernementale, alors que Richard Ferrand a été battu dans sa circonscription du Finistère au second tour des législatives 2022.

6. Elle s’est opposée à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution
Opiniâtre, Yaël Braun-Pivet s’est fortement engagée l’année dernière en faveur de la proposition de loi d’Olivier Falorni autorisant l’euthanasie. Elle a aussi cherché à avancer dans la rénovation de la vie démocratique.

Son rejet en 2018 de l’inscription du droit à l’avortement dans le préambule de la Constitution l’a rattrapée durant le week-end, après la remise en cause du droit à l’IVG aux États-Unis. « Il n’est nul besoin de brandir des peurs » en France, assurait-elle alors.

Ses propos ont été abondamment relayés par LFI, en dénonçant un revirement de la majorité, qui vient de proposer une révision constitutionnelle… première escarmouche, rapporte Le Télégramme.




 
 

 
 
 

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