Moïse Kérékou à la Fcbe : les dessous d’un choix politique, ses conséquences pour le parti des ''Cauris''

L’investigateur 30/10/2022 à 15:11

Le mercato politique entamé depuis quelques jours au Bénin bat toujours son plein. Il y a quelques jours, Moïse Kérékou a rejoint les FCBE. Alors que beaucoup l’attendaient dans un parti de la majorité présidentielle, le fédérateur comme l’appellent ses fans et ses militants, atterrit dans un parti d’opposition. Une décision mûrie depuis décembre 2021 dans la discrétion et le courage connus de Moïse Kérékou.

Le 26 octobre 1972, le père lançait une révolution militaro-marxiste avec ses amis du GMR. Le 26 octobre 2022, 50 ans jour pour jour après, le fils adhère aux FCBE. Un acte banal pour beaucoup mais qui a toute la portée d’une révolution politique en douce. Car, son arrivée dans ce parti change le sort de cette formation aux élections et la géopolitique nationale. Sur sa page, il annonce officiellement la bonne nouvelle. Ce mercredi 26 octobre 2022, surfant sur le symbolisme de cette date inoubliable où son père prit le pouvoir, il a alors annoncé à la face du monde sa nouvelle destination politique. Grande surprise pour beaucoup qui avaient claironné sur les réseaux sociaux, jurons et diatribes à l’appui, qu’il allait à la mouvance pour rechercher des prébendes politiques. Décision normale et cohérent pour ceux qui ont pris la peine de suivre sa trajectoire et d’analyser ses faits et gestes. Et l’intéressé le dit lui-même : « Qu’il vous souvienne dans la lettre que je vous ai adressée en date du 23 décembre 2021, j’annonçais ma démission du parti Les Démocrates(LD), j’en ai évoqué les principales raisons ». Et de donner une raison capitale de sa décision :

« En effet, je ne fais que me conformer à la volonté de la majorité de nos militantes et de nos militants qui, à plus de 98% m’ont donné le feu vert. Ainsi, je suis en harmonie avec vous et je reste cohérent avec moi-même. Et j’en assume l’entière responsabilité », déclare Moïse Kérékou. Depuis plusieurs mois, le fédérateur a sillonné presque tout le Bénin et a engagé des échanges directs, sincères et constructifs avec les militants de son parti dispersés dans tout le pays. Cette décision est donc la résultante de ces échanges et des retours qu’il a eus de leurs parts. Il n’a donc pas fait un saut dans l’inconnu comme il est de pratique courante en politique aujourd’hui. Il met l’accent également sur la confiance entre lui et ses soutiens, une sorte de pacte de fidélité et de confiance que les deux parties entretiennent comme les prunelles de leurs yeux.


« Il va s’en dire que nous mènerons la prochaine bataille des législatives aux côtés de la Force Cauris. Et je suis d’ores et déjà rassuré, compte tenu de votre enthousiasme, de votre détermination, de votre conviction et de votre mobilisation que j’ai pu constater moi-même lors de la tournée à la base, que nous remporterons haut les mains la victoire. Assurément ! Je voudrais vous exhorter à garder constamment à l’esprit ces vieux adages populaires : le bruit ne fait pas du bien et le bien ne fait pas du bruit ; seuls les tonneaux vides font du bruit. Vous connaissez la force de notre mouvement. J’ai confiance en vous »
, a-t-il déclaré.

Une révolution silencieuse

Ce choix à la limite est l’expression même du caractère singulier, surprenant et anticipateur de l’ambassadeur Kérékou. Il n’a jamais suivi la foule et travaille en toute discrétion. Alors que les ragots les plus fous et les plus indignes le présentent comme un élément du pouvoir qui s’apprêterait à rejoindre un des deux blocs du pouvoir, il a opéré un choix opposé, difficile et responsable de revenir dans le seul et unique parti de l’opposition reconnu comme tel actuellement et qui n’a pas été ménagé par les démissions.

Chose évidente, Moïse Kérékou n’a jamais été habitué à la facilité et n’a jamais presque rien gagné sans efforts. Il est donc conscient que c’est par son travail et par la confiance de ses bases qu’il pourra gagner ces élections et aller les représenter dignement à l’Assemblée Nationale. Ce choix est aussi l’expression du courage en politique. En effet, alors que le parti a enregistré ces jours-ci une cascade de démissions et que sa côte de popularité était en berne, son choix apparaissait osé et même risqué. En effet, la barre des 10% du suffrage national exigé pour accéder au partage des sièges apparaissait comme une condition insurmontable pour les FCBE au regard des démissions. Il faut donc travailler dur pour ramener la confiance mais aussi et surtout pour ne pas être éliminé par les 10% de suffrage au plan national. Cette inquiétude est désormais dissipée.

En effet, l’arrivée du Mouvement Pour le Relève(MPR) change la donne. Ce mouvement peut compter sur ses milliers d’adhérents et de sympathisants à travers tout le pays. Ce choix plein d’audace fait à un moment où personne ne s’y attendait est la preuve du courage et de la vision claire qui fondent les actes de Moïse Kérékou. Comme son géniteur il y a 50 ans, le fils amorce aussi sa révolution tout en douce. Rendez-vous pris pour le soir du 08 janvier 2023.




 
 

 
 
 

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