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Obasanjo : ‘’les putschistes ne sont pas au pouvoir pour 4 ou 5 ans, ils sont là pour une génération’’, lire ses confidences

L’investigateur 6/09/2023 à 10:16

Ancien militaire et ancien président du Nigeria à deux reprises, « Chef d’État militaire (1976-1979) puis en tant que président civil élu (1999-2007) », Olusegun Obasanjo est revenu, à la faveur d’une interview, accordée à TheCable, ce mardi 5 septembre, sur la floraison des coups d’Etat en Afrique. Selon ses propos, ces putschs qui sont plus ou moins une remise en cause de la démocratie, ont une cause endogène.

Une remise en cause de la démocratie s’installe progressivement en Afrique et beaucoup se demandent ce qui motive les militaires, auteurs de ces nombreux coups d’Etat. Le Mali, la Guinée, le Burkina, le Niger et puis le Gabon sans oublier le Tchad, sont les pays catalogués dans le registre des nations qui ont connu une remise en cause de la démocratie. Selon l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo, ces coups d’Etat sont bien motivés. A l’en croire, c’est une remise en cause totale de la démocratie importée. « … la démocratie libérale telle qu’elle est pratiquée en Occident ne fonctionnera pas pour nous. Nous devons rassembler nos têtes. « , a-t-il déclaré.

Parlant de l’expérience vécue en Guinée après le putsch des militaires, il déclare. « En 2021, lorsque le colonel Mamady Doumbouya a renversé le président Alpha Condé de Guinée, je me souviens avoir voyagé à Conakry. J’y ai passé deux nuits. Le putschiste ne voulait pas me rencontrer, parce qu’il ne savait pas ce que je dirais. Ils ont dit qu’il n’était pas en ville, ce qui n’était pas vrai. Mais j’ai rencontré tous les autres responsables gouvernementaux importants. J’ai rencontré son numéro 2 et son intervenant. Je les ai écoutés et j’ai conclu que nous avions un nouveau phénomène entre nos mains. J’ai réalisé qu’ils avaient le soutien de la jeunesse et qu’ils n’envisageaient pas de rester au pouvoir pendant quatre ou cinq ans. Ils sont là pour une génération. », a avoué l’ancien président du Nigeria.

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Poursuivant, il ajoute : « Lorsque j’ai constaté cela, je me suis rendu à Addis-Abeba pour rencontrer le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Je lui ai dit que peut-être il n’avait pas vu ce que je voyais. Que j’ai vu ça en Guinée Conakry. Il a dit que je parlais de la Guinée Conakry, qu’en est-il de son propre pays, le Tchad ? Il a déclaré que le Burkina Faso, le Mali, la Guinée Conakry et le Tchad pensaient de la même manière et étaient liés. J’ai dit que c’était un phénomène nouveau en Afrique. J’ai dit que j’étais celui qui, en 1999, préconisait que si vous n’êtes pas un gouvernement soutenu par la constitution, vous devriez être suspendu de l’Union africaine, et ces types ne voient même pas d’inconvénient à une suspension. Je lui ai dit que tous les instruments que nous avions utilisés dans le passé ne fonctionneraient pas et je lui ai demandé ce qu’il ferait à ce sujet. Il m’a parlé de ses défis, notamment avec son pays. Nous nous trouvons donc dans une situation où nous avons un continent où nous devons repenser la démocratie. La démocratie libérale que nous copions des sociétés sédentaires occidentales ne fonctionnera pas pour nous. »
Lors d’une récente sortie médiatique, l’ancien président du Nigéria a dénoncé la gestion de la crise nigérienne par la Cédéao. En Afrique, il souhaite désormais une gestion qui rapproche les dirigeants des peuples et que les décideurs écoutent leur peuple. Histoire de permettre aux populations de se retrouver dans la gouvernance et la gestion de leur cité. L’une des conditions pour freiner les coups d’État, a-t-il suggéré.



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