Après son retour au pays, l’ambassadeur de la France au Niger, Sylvain Itté s’est exprimé sur les évènements ayant conduit à son départ de la capitale nigérienne. Il dit être fatigué après avoir passé des semaines difficiles dans le pays.

Selon Sylvain Itté, la chute de Mohamed Bazoum est liée à sa volonté de lutter contre la corruption dans le pays. "Ce putsch est d’abord et avant tout, il faut bien qu’on en ait conscience, une affaire nigéro-nigérienne entre un président qui avait décidé de lutter contre la corruption et un certain nombre de généraux qui ne souhaitaient pas que cette lutte contre la corruption aille jusqu’à son terme", a-t-il confié au cours d’une interview accordée à TF1. Ce putsch est pour lui, un "énorme gâchis" dans lequel "il n’y a que des perdants". 

A la fin du mois d’août, les autorités militaires avaient ordonné l’expulsion du représentant diplomatique de la France dans le pays. Mais Paris a refusé de rappeler son ambassadeur, sous prétexte qu’il ne reconnaît pas le régime actuel. Obligé de ne pas sortir de son lieu de travail au risque de se faire expulser, Sylvain Itté devrait faire face à l’arrêt du ravitaillement de l’ambassade par les entreprises nigériennes.

"Il fallait sortir les poubelles sans que nos amis de la junte s’en aperçoivent. Il s’agissait de faire rentrer de la nourriture, de l’eau, là aussi en faisant preuve d’ingéniosité. Très clairement, l’objectif était de me faire craquer, et donc de me faire sortir", a-t-il dit. Face à cette situation, Emmanuel Macron a annoncé son retour, le dimanche 24 septembre.

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Sylvain Itté dit être "fatigué après deux mois d’extrême tension, mais toujours prêt à continuer" sa mission. Interrogé sur la manifestation ayant visé l’ambassade de France à Niamey, après le coup d’État, précisément le 30 juillet, il a déclaré : "L’attaque a duré plus de 2H30. Ce jour-là, nous étions collectivement en danger et nous sommes passés très, très près du drame, parce qu’il y avait plus de 6.000 personnes qui étaient là pour en découdre, qui étaient là pour rentrer dans l’ambassade."

Après le départ de l’ambassadeur, les soldats français devraient aussi quitter le Niger avant la fin de l’année 2023, selon l’annonce faite par Emmanuel Macron. La junte militaire avait dénoncé les accords militaires entre le Niger et France.