Bénin/éducation

Uac-recrutement des docteurs : une lettre ouverte à Talon pour dénoncer la magouille autour

L’investigateur 8/06/2020 à 19:21

L’université d’Abomey-Calavi est tristement sous les feux de la rampe depuis quelques mois. En dehors de l’affaire dite « présumé détournement des frais de recherche de 178 doctorants » qui défraie la chronique, une autre liée au recrutement des docteurs vient polluer l’atmosphère dans ce lieu de savoir. Par le biais d’une lettre ouverte, adressée au président Patrice Talon et au ministre de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique Madame Eléonore Yayi Ladékan, Dr. FIDELE SUANON dénonce les magouilles qui entourent le recrutement des docteurs.

LETTRE OUVERTE AU MESRS ET AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN
LA VISION DE SON EXCELLENCE LE PRESIDENT PATRICE TALON POUR L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BENIN ?

Faire de l’université la vitrine du Bénin est une priorité pour le chef de l’Etat. C’est ainsi qu’a l’avènement de son Excellence le Président Patrice Talon, il nous a été promis de rendre à nos hauts lieux de savoir sa lettre de noblesse et de ramener le Bénin à son point de départ de « Quartier Latin d’Afrique ». Dès sa prise du pouvoir, c’est clair et lisible que le Président Patrice Talon et son gouvernement sont déterminés à reformer le système éducatif béninois ; en témoigne les profondes reformes courageuses et même impopulaires opérées par ce dernier et son gouvernement. Mais comme il est claire que pour une bonne marche et une effectivité de toute reforme, il est impératif que chaque acteur s’y conforme à son niveau, en s’adaptant au nouveau vent des reformes connu sous le nom de la RAPUTURE, avec pour principal slogan la PROMOTION de la COMPETENCE et L’EXCELLENCE. Malheureusement, il y en a des cadres béninois qui refusent de se mettre en rang et continuent dans des sales pratiques ayant détruites jusque la notre système éducatif.

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DEJA LA MAFIA DANS LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT DES DOCTEURS ASSISTANTS DANS NOS UNIVERSITES

En effet, dans le but de permettre à nos hauts lieux de savoir de fonctionner et d’évoluer dans une nouvelle dynamique, le Président Patrice Talon et son gouvernement ont pris la résolution de recruter chaque année 100 docteurs assistants sur la base de la COMPETENCE et L’EXCELLENCE. Hélas ! C’est le totem de certains béninois, cadres supérieurs et de certains hommes du supérieur que le régime de la rupture vient de toucher ainsi. En effet, ces derniers ne veulent du tout pas entendre le slogan PROMOTION de la COMPETENCE et L’EXCELLENCE, en témoigne les sérieuses et honteuses mascarades observées par endroit pendant les recrutements des docteurs assistants dans nos universités. La tricherie, les fraudes et manipulations sont quotidiennement bien orchestrées par des personnes pourtant supposées incarner l’intégrité ; sans qu’ils ne soient pour autant inquiétés. Face à un tel désordre en milieu universitaire, le haut lieu de savoir, le chef de l’Etat et son gouvernement se doivent de réagir et de remettre les pendules à l’heure en situant les responsabilités.
En effet, après le premier et le deuxième recrutement de 2018, on a de quoi à se plaindre. Mais, nous avons cru que c’était juste des erreurs attribuables à tout essai ou toute organisation dans un début de reforme, et que cela pouvait être compréhensible. Malheureusement, nous avons eu tors de penser ainsi. Nous voici à la veille d’un troisième recrutement, très tôt déjà, nous avons compris que « Qui a bu *boira » et que « la bouche qui a tété n’oublie jamais la saveur du lait ». Car, les mêmes personnes, bien organisées ont déjà commencé leurs caprices, et sales bêtises comme pour dire que sans la fraude, la tricherie et la manipulation, ils ne peuvent ni survire ni s’en sortir. De quoi s’agit-il ?

PINCIPES POUR UN RECRUTEMENT ETHIQUE

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Il est de notoriété qu’afin de garantir un bon déroulement du processus de recrutement des assistants dans nos universités, il est impératif que tous les membres des commissions impliquées dans le processus dudit recrutement respectent le principe de recrutement éthique gage de transparence et de non contestation des résultats finaux. En effet, un recrutement éthique ou responsable repose sur le respect de la personne et l’égalité des chances. Il s’agit d’un recrutement où la sélection n’est pas basée sur l’origine, l’apparence, lieu d’obtention de diplôme, l’adresse, l’affinité, la religion, la situation matrimoniale, l’âge, le sexe, l’appartenance politique etc. En d’autre terme, il s’agit d’un recrutement « équitable ». Ce dernier représente un enjeu majeur pour les candidats et se doit de l’être pour les recruteurs. En effet, construire une image éthique auprès des candidats renforce la compétence et la réputation de nos universités et centres de recherche. Si nos institutions académiques au niveau supérieur pratiquent un recrutement responsable, et que l’éthique est au centre de la démarche, cela constitue un atout supplémentaire pour attirer des candidats talentueux qui y sont de plus en plus sensibles. Chose qui est d’ailleurs en ligne droite avec la vision du régime de la rupture dans son originalité.

DEJA LA TRICHERIE, LA FRAUDE, DANS LA DEFINITIONS DES POSTES A RECUTER DANS NOS UNIVERSITES

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Malheureusement, cela n’est pas du goût de certains béninois déterminés à ensevelir nos hauts lieux de savoir avec la médiocrité et l’incompétence. Nos hauts lieux de savoir sont presque devenir des hauts lieux de la tricherie, de fraude et du tripatouillage. En témoigne la situation qui prévaut actuellement dans certains départements de nos ’Universités, en l’occurrence le Département de Chimie (ne serait-ce qu’un exemple parmi tant d’autres) où le profil à recruter qui a été défini à l’unanimité des professeurs et enseignant-chercheurs dudit département, a été truqué et changé par la seule volonté d’une personne et/ou avec ses alliés spécialistes des fraudes et tricheries. Le désaccord des enseignants du supérieur dudit département montre clairement qu’ils n’ont pas été associés à cette opération de reprofilage de dernières heures. Il est remarquable que des profils défini à l’unanimité des professeurs des départements soient miraculeusement changés à autres (comme pour exemple, le poste de CHIMIE-PHYSIQUE définie à l’unanimité est miraculeusement devenu CHIMIE-ANALYTIQUE. Pourtant, cette dernière n’est qu’une infirme partie de la CHIMIE-PHYSIQUE. Notre curiosité nous a par ailleurs poussé à se poser la question de savoir pourquoi ce reprofilage de dernière heure n’a pas visé à privilégier la CHIMIE INORGANIQUE ou la CHIMIE MINERALE ; alors que nous convenons tous que la CHMIE MINERALE souffre d’un manque criard d’assistants pour son bon fonctionnement ? Par ailleurs, on peut aussi clairement noter dans d’autres entités, des profils crées ça et là où on en a pas besoin. Nombre de profils définis tel que présentés actuellement par la commission dite des quatre ministères, en complicité avec certains enseignants au niveau du supérieur, ne respectent pas les besoins réels et actuels des entités. En effet, l’objectif des personnes responsables de cette honteuse mafia, et malhonnêteté, c’est de tailler sur mesure les profils afin d’imposer un/des individus déjà prédéfini(s) « des bon petits/copines, femmes etc. » quoi qu’il se peut qu’ils soient moins qualifiés que leur pairs dans la masse qu’ils s’apprêtent à éliminer intelligemment de là compétition. C’est une preuve de manque d’honnêteté et d’éthique scientifique dans la conscience et le vocabulaire de ses personnes qualifiés à tors de cadres ou scientifiques. C’est bien dommage et déshonorant pour nos universités. Ceci est contraire à la vision du Chef de l’Etat.

QUI SONT LES AUTEURS DE CETTE HONTEUSE MAFIA ?

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Dans le but de savoir ce qui s’est passé et les auteurs d’une telle aberration n’honorant pas l’intellect des hommes du supérieur, nous avons à notre niveau engagées des démarches en déposant une lettre de demande de clarification au DECANAT/FAST en date de 11 Mars 2020 avec ampliation au chef département de Chimie, le Rectorat et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS). Malheureusement, à ce jour, nous n’avons reçu aucune explication concrète sur ce qui s’est passé. Selon nos sources, le Chef de la Faculté des Sciences et Techniques et le Chef département de Chimie et même la majorité des enseignants du supérieur n’entendent pas endosser ce reprofilage observé de manière miraculeuse à la dernière minute. Ils déclarent et persistent que « cela leur a été imposé depuis le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ». Ils fustigent de n’avoir pas été associé à la définition finale des profils. Ainsi, de façon unilatérale, la commission dite des quatre (4) ministères serait juste venu leur apporter la nouvelle comme ça ; en témoigne le rapport de mécontentement qui serait rédigé par ces derniers et envoyé à l’autorité tutelle. Si cela s’avère vrai, c’est piteusement puant cette décision de la commission dite des quatre ministères ; c’est très grave et dévastatrice pour l’éducation au niveau du supérieur. Car, c’est inadmissible d’écarter les vrais acteurs de l’éducation mêmes pour définir les profils à leur place. De toutes les manières, face à une telle « accusation » de la part des enseignants, le Ministre de tutelle se doit de laver son honneur. Dans notre démarche de comprendre l’origine d’un tel miracle de changement de profils en catimini, nous découvrons curieusement, un ministère qui refuse non plus d’endosser une telle accusation. Ce dernier, signe et martèle que toute la responsabilité est au universitaires puisqu’ayant été demande d’aller bien se concerter et de leur ramener le rapport finale. Ainsi donc, ce sale tour, s’il y en a, ne saurait être imputé au ministère. Ce dernier les invite d’ailleurs à assumer leur responsabilité face à leurs administrés. C’est paradoxale n’est-ce pas ? Eh bien oui, Ici c’est le Bénin. Nous voici donc dans un théâtre hollywoodien où le ministère et les hommes en toges de nos universités, se jettent l’éponge sans pour autant pouvoir nous dire les responsables d’une telle honteuse mafia dégradante à visage découvert. C’est vraiment déplorable et inadmissible pour un lieu supposé être la vitrine du pays. Avec de pareils comportements quel avenir voulons-nous réserver à nos hauts lieux de savoir et par ricochet à nos enfants ? Que cachent-ils d’ailleurs tous les deux partis ? En tout cas, nous n’osons pas croire que les profils doivent désormais être définis sur mesure juste pour satisfaire des individus même si le besoin n’est pas exprimé ; ou pour éviter que les candidats valeureux ne participent à la compétition afin de permettre aux trouillards (des bons petits, copines et femmes etc.) d’être insérés. Ceci n’honore pas le haut lieu du savoir.

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En tout état de cause, la communauté Chimiste de l’Université d’Abomey-Calavi n’étant pas encore située de l’origine de cette pratique dépourvu d’éthique scientifique, et contraire à la vision du chef de l’Etat, pour que justice et rectification soit faite ; nous portons, par la présente lettre ouverte, à la connaissance du Chef de l’Etat de ce qui est le quotidien des jeunes docteurs, seuls cobayes de ses pratiques malsaines devenues la mode dans nos universités lors des recrutements, et qui démoralisent les sans voix. Nous invitons le Chef de l’Etat et Madame le Ministre de l’Enseignement Supérieur à se saisir du dossier et à situer les responsabilités afin que l’égalité des candidats, l’impartialité et la transparence soient de mise dans ce processus de recrutement. On ne saurait continuer à faire des recrutements biaisés dans nos universités alors que nous sommes supposés donner le bon exemple. Le manque d’éthique Scientifique est devenu une maladie dans nos universités et les auteurs ne sauraient continuer à jouir de la passivité de nos autorités.
C’est le moment une fois encore pour le Chef de l’Etat et son gouvernement de prouver comme d’habitude à la communauté scientifique et aux béninois qu’il est toujours engagé à mettre fin à l’impunité, l’imposture, la tricherie et la fraude ; et que la RUPTURE EST TOUJOURS EN MARCHE.

Cordialement votre,

Dr. FIDELE SUANON, Ph.D
Génie Environnementaliste & Chimiste-Physicien
Académie Chinoise des Sciences
Université d’Abomey-Calavi




 
 

 
 
 

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