Une scène peu ordinaire s’est produite, lors du Sommet Arabie Saoudite-Afrique à Riyad et a retenu l’attention deS observateurs. D’une part, il s’agit des poignées de main entre le Premier ministre Ali Lamine Zeine du Niger, nommé par les putschistes et le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire. Et, d’autre part, entre le chef de la délégation nigérienne à ce Sommet, et le président Bola Tinubu du Nigéria.

En outre, M. Lamine a serré la main au président Umaro Sissoco Embaló de la Guinée-Bissau. Tous, on était convaincu au regard de l’actualité, que le courant ne passait pas entre les nouvelles autorités du Niger, qui ont pris le pouvoir par la force le 26 juillet dernier, et les chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Après ce putsch qui est considéré comme une prise de pouvoir de trop par la force, le mercure est monté dans le thermomètre. Hostiles aux coups d’Etats, les chefs d’Etats de la CEDEAO ont non seulement sanctionné le Niger, mais aussi, manifesté leur volonté d’intervenir militairement dans le but de restaurer l’ordre constitutionnel.

Après ces prises de position de part et d’autre, tous les acteurs se regardaient en chiens de faïence et il était impensable d’imaginer que l’on assisterait à la scène de Riyad en Arabie-Saoudite : les poignées de main. Sans nul doute, ceci peut être considéré comme une désescalade de la tension entre les acteurs qui ont besoin de se parler pour désamorcer la bombe. La CEDEAO, après la politique du bâton, doit pratiquer celle de la carotte afin d’aider les militaires à se tirer d’affaire (misère ambiante des populations, terrorisme) pour en retour, espérer la libération de Bazoum, président déchu et séquestré depuis plus de trois mois par les nouveaux maîtres du Niamey.
Peut-être qu’après la montée de la tension le radicalisme des militaires qui ont opté pour une transition de trois ans contrairement à la proposition de la CEDEAO, cette dernière a mis d’eau dans son vin. Et, il est à espérer que ces poignées de main inattendues, annoncent le dégel de la tension pour un retour à l’annulation des sanctions sous lesquelles ploie le peuple nigérien, victime collatérale d’une situation créée par des militaires, avides de pouvoir.