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« C'est avec une profonde émotion que je prends ma plume pour vous adresser », Soro écrit à la veuve de Bédié
MESSAGE D’HOMMAGE ET DE RECONNAISSANCE A MME HENRIETTE KONAN BEDIE
Chère Madame Henriette Konan Bédié,
Chère Maman,
C’est avec une profonde émotion que je prends ma plume pour vous adresser cette lettre en ces moments difficiles, suite au décès de votre époux bien-aimé, l’ancien Président Henri Konan Bédié, mon parrain. Sa disparition, aussi inattendue que soudaine, représente une perte immense pour la Côte d’Ivoire, mais aussi pour vous, qui avez su être une épouse modèle et une figure exemplaire à ses côtés tout au long de vos 66 années de mariage.
En vous adressant cette lettre, mon objectif est double : d’une part, saluer vos innombrables qualités d’épouse modèle et amplifier la diffusion des leçons d’une vie de famille réussie que vous léguez à la nouvelle génération ; d’autre part, vous témoigner la reconnaissance de nombreux Ivoiriens pour vos actes et marques d’humanisme.
Votre histoire avec le Président Bédié est une véritable leçon d’amour et de dévouement. À l’âge de 19 ans, vous avez dit "oui" à cet homme qui deviendrait le Président de la République, et dès lors, vous avez été à ses côtés, l’accompagnant à chaque étape de sa vie et partageant avec lui les hauts et les bas de son parcours exceptionnel.
Vous avez tout quitté pour le suivre, des bancs d’étudiants à Poitiers jusqu’aux fonctions prestigieuses d’Ambassadeur aux États-Unis et de ministre de l’Économie, sans oublier ses mandats en tant que Député, Maire, Président de l’Assemblée nationale et Président de la République. Vous avez été sa compagne fidèle, sa conseillère, son soutien indéfectible dans les moments de triomphe comme dans les périodes de difficulté.
La force de votre amour a été mise à l’épreuve lorsqu’il a été renversé par un coup d’État militaire et que vous avez dû le suivre sur le chemin de l’exil. Ensemble, vous avez surmonté les obstacles, revenant main dans la main, pour continuer votre engagement envers la Côte d’Ivoire.
Rien de surprenant donc que les témoignages de votre affection réciproque soient si visibles et si touchants. Il vous chérissait en public et vous appelait affectueusement "ma douce colombe" ou "ma biche royale", soulignant ainsi la place privilégiée que vous occupiez dans son cœur. Qui en Côte d’Ivoire ignore que la force de son amour pour vous était telle qu’il ajouta le prénom Henri à son patronyme, pour que vous soyez Henri et Henriette ?
Malgré les tracas et fracas de la vie politique, vous avez trouvé les ressources physiques, psychologiques et morales pour mener le combat de la promotion du bien-être de vos concitoyens à travers la Fondation SERVIR. Deux de vos actions traversent le temps tellement l’impact est grand :
• La lutte pour l’éradication de la poliomyélite en Côte d‘Ivoire dans laquelle vous vous êtes admirablement engagée ;
• Le centre international SERVIR d’hémodialyse et de greffes rénales d’Abidjan, dont vous avez posé la première pierre le 24 octobre 2011 et dont vous achevez la construction, à Attécoubé.
Je me permets également de témoigner de votre bienveillance envers moi. Lorsque j’ai démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale, vous m’avez ouvert vos bras et votre cœur. Vous m’avez offert des sacs de riz pour me nourrir et m’avez assuré que j’aurais toujours un toit et une place à votre table. Votre générosité et votre affection de mère m’ont profondément touché.
Madame Henriette Konan Bédié, chère maman, votre parcours exceptionnel aux côtés du Président Henri Konan Bédié restera un exemple pour les générations futures. Vous avez été un pilier de stabilité et de détermination pour lui, ainsi que pour tous ceux qui ont eu la chance de vous connaître. Votre contribution à la Côte d’Ivoire et votre engagement envers le bien-être des autres sont admirables.
En cette période de deuil, je vous présente, une fois de plus, mes plus sincères condoléances et vous adresse tout mon soutien. Dieu sait à quel point j’aurais voulu être à vos côtés pour traverser avec vous ces durs moments de chagrin. Le Président Bédié, qui n’a jamais mesuré son affection, tenait à ce que je sois présent, près de son cercueil à côté des siens, le jour où il quitterait la terre des hommes. Les circonstances de la vie et le destin qui m’est imposé m’empêchent de réaliser ce vœu si cher à nous deux.
De mon lieu d’exil, je me tiens en pensée et en prières à vos côtés pour ce passage du grand homme dans l’immortalité.
Puissiez-vous trouver la force nécessaire pour surmonter cette épreuve et continuer à perpétuer l’héritage précieux de votre Cher époux, Aimé Henri Konan Bédié.
Avec mon respect et toute mon affection,
SORO Kigbafori Guillaume
Société
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