77 ans. Bel âge, âge d’or.
C’est ce cap que le Professeur Roger GBEGNONVI a choisi pour tirer sa révérence.
Il appartenait à la génération enchantée de ceux qui ont connu et vécu le 1er août 1960 comme l’heure de l’Indépendance. De ceux qui ensuite déchanteront parce que les fruits, pendant longtemps, n’auront pas tenu la promesse des fleurs. De ceux qui enfin, après les soifs inassouvies, observent depuis quelques années que tout n’était pas perdu ; qu’il était encore possible pour notre pays de redresser la tête. Qu’il était encore possible pour les Béninois (es) de renouer avec la fierté et le sérieux qui les caractérisent.
Le Professeur Roger GBEGNONVI était un homme d’engagement et de conviction. Un homme entier.
Pour ses convictions, il a toujours livré bataille. Par sa plume, sa belle et grosse plume, par son verbe haut et en couleurs, parfois un tantinet provocateur. Ce faisant, il s’était imposé comme un intellectuel de haut vol.
Mais le Professeur Roger GBEGNONVI, ce n’était pas que cela. Ce fut aussi un citoyen résolument engagé pour la bonne gouvernance. En la matière, ses hauts faits d’arme parlent pour lui.
C’est cet homme qui nous est arraché, qui est parti ainsi qu’il se le promettait à lui-même et à ses proches, en pleine possession de sa santé et de ses facultés. Cet homme, bon rieur, jamais à court d’arguments pour défendre ses positions, qui nous est pris.
En ce jour où il retourne à la terre, je voudrais lui renouveler mon admiration.
Enfin sur un autre plan, pour moi et pour quelques amis, le Professeur Roger GBEGNONVI appartenait à un trio dont il restait le dernier acteur. Ce trio était fait de lui-même, de Samson DOSSOUMON et de Paul Achilles TOBOSSI, tous deux partis avant lui.
C’est donc à cet homme que je voudrais aujourd’hui rendre hommage sans oublier d’exprimer mon affection à sa famille.
WLH