Actualités

Jeûne pour rencontrer Jésus : plus de 400 morts dénombrés dans la forêt de Shakahola

L’investigateur 18/07/2023 à 22:05

Le bilan d’un jeûne extrême dans une secte évangélique au Kenya s’alourdit. Douze (12) nouveaux corps ont été retrouvés lundi dans la forêt de Shakahola, selon une déclaration de la préfète de la région de la côte, Rhoda Onyancha, à la presse.

Ces nouvelles découvertes macabres portent à 403, le nombre de personnes décédées dans ce scandale baptisé "massacre de la forêt de Shakahola". Les recherches de fosses communes sont toujours en cours dans une vaste zone de forêts et de broussailles de la côte kényane, près de trois mois après la découverte des premières victimes.
Ainsi, le nombre de victimes pourrait augmenter très prochainement.

La plupart des corps exhumés sont ceux d’adeptes de l’Eglise internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church) selon la police kenyane. Cette église créée par Paul Nthenge Mackenzie prônait de jeûner jusqu’à la mort pour "rencontrer Jésus". Le pasteur autoproclamé est en détention depuis le 14 avril et va être poursuivi notamment pour "terrorisme".

Seize autres personnes sont accusées de faire partie d’un groupe d’hommes de main chargé de veiller à ce qu’aucun adepte ne rompe le jeûne ou ne s’échappe de la forêt, située près de la ville côtière de Malindi. La justice a aussi engagé des poursuites pour « tentative de suicide » contre 65 adeptes qui refusaient de s’alimenter après avoir été sortis de la forêt. Ces poursuites ont été condamnées par des groupes de défense des droits humains.

Lire aussi : [Drame : décès d’un pèlerin du retour du Hadj 2023 à l’Aéroport d’Abidjan>https://www.linvestigateur.info/?Drame-deces-d-un-pelerin-du-retour-du-Hadj-2023-a-l-Aeroport-d-Abidjan&var_mode=calcul]

L’ONG Commission nationale des droits humains du Kenya a dénoncé une décision « inappropriée qui traumatisera les survivants à un moment où ils ont désespérément besoin d’empathie ». La plupart des victimes sont mortes de faim selon les autopsies. Mais certaines parmi elles, dont des enfants ont été étranglées, battues ou étouffées, selon les résultats d’autopsie.

Les autorités du Kenya ont été très critiqués après l’éclatement du scandale. Il leur est reproché de n’avoir pas empêché les agissements du pasteur Mackenzie, pourtant arrêté à plusieurs reprises pour ses prêches extrêmes. Le débat sur l’encadrement des cultes dans ce pays en majorité chrétien qui compte 4.000 "églises", selon des chiffres officiels est relancé.

Le président William Ruto a créé un groupe de travail chargé de "l’examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses". Le ministre de l’Intérieur a annoncé que la forêt de Shakahola serait transformée en un "lieu de mémoire".




 
 

 
 
 

Autres publications que vous pourriez aimer





Dernières publications





Facebook