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Lionel Zinsou : colère de l’ancien premier ministre béninois contre les pourfendeurs de la Françafrique

L’investigateur 6/09/2023 à 11:12

Dans un entretien accordé à L’Express, l’ancien premier ministre béninois, Lionel Zinsou s’est exprimé sur les tensions entre la France et certains pays africains, dirigés par des régimes militaires, et qui sont considérées comme la conséquence du développement du sentiment anti-français. L’ancien Premier ministre du Bénin estime que le rejet français est minoritaire sur le continent et la Françafrique n’existe plus que dans l’imaginaire de ceux qui la combattent.

L’ingérence visible physique de la France a disparu sur le continent africain. C’est l’avis de l’économiste et banquier d’affaires, Lionel Zinsou. En effet, après les coups d’État militaire au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les relations entre la France et ces pays sont devenues très tendues. Plusieurs manifestations ont eu lieu pour réclamer le départ des forces françaises dans ces pays. Des ambassadeurs français y sont devenus indésirables. Si la réaction de ces régimes militaires est considérée par certains observateurs comme une manière de mettre fin à l’ingérence de la France dans leur pays, Lionel Zinsou pense le contraire. Pour lui, l’ingérence active de la France dans les pays africains est une affaire qui est reléguée au passé.

"La France a eu une pratique d’ingérences actives dans les vingt années qui ont suivi les indépendances. C’était du passé. On peut dater la rupture (entre la France et certains pays africains, ndlr), au quinquennat de François Hollande et elle a été amplifiée par Emmanuel Macron". Il a expliqué que l’ingérence visible physique comme le cas du Gabon en 1964, où la France était intervenue militairement pour rétablir le régime de Léon Mba après un putsch a disparu. Pour le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 au Bénin, le rejet de la France n’est pas exprimé par la majorité de la population en Afrique francophone.

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"Les images sont souvent trompeuses : le rejet français est minoritaire dans la plupart des pays francophones et inexistant dans les pays anglophones et lusophones qui forment la majorité du continent. Les réseaux sociaux sont souvent trompeurs : le sentiment anti-français est mis en scène par des fake news et des faux médias ouvertement stipendiés. Les troupes françaises sont présentes pour des raisons de sécurité extérieure et seulement quand elles sont souhaitées", a-t-il confié.

L’ex-Premier ministre de l’ancien président béninois, Boni Yayi estime que la France n’a pas, contrairement à ce que l’on peut entendre, d’intérêts stratégiques et économiques majeurs dans ces pays. "Certes, des entreprises françaises sont présentes. Certes, on compte quelques milliers de résidents dont on peut assurer facilement la sécurité. Mais regardez le poids de ces économies : les PIB de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et même du Gabon tournent chacun autour de 20 milliards de dollars. Si vous les additionnez, vous arrivez à 100 milliards. Cela vous semble beaucoup mais en réalité, ça ne fait que 20% du PIB du Nigeria. Ceux qui affirment que la présence française est justifiée par la préservation de ses intérêts se trompent. Car si c’était le cas, elle serait partie depuis longtemps. En réalité, la Françafrique n’existe plus que dans l’imaginaire de ceux qui la combattent", a-t-il dit.



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