Quelques jours après sa disqualification à la Commission électorale nationale autonome (CENA), le Mouvement Populaire de Libération (MPL) de Sabi Korogoné continue sa traversée du désert. Tel est le cas, au regard des dernières nouvelles liées à la vie de ce parti politique.
En effet, à la date du vendredi 17 avril 2020, et comme ça circule sur les réseaux sociaux, le parti a enregistré la démission d’un membre important de son directoire. Thibaut OGOU, précédemment membre du directoire national, selon les raisons avancées dans sa lettre de démission, parle d’incompatibilité compte tenu de certaines situations au sein du parti. Toute chose, à l’en croire, contraire à ses convictions politiques. De ce fait, il ne pense plus continuer avec cette formation politique (MPL). Dès lors, si la démission est entérinée, cela risque de fragiliser le parti et surtout son président Sabi Korogoné qui pensait que les déboires subis récemment à la CENA devraient constituer dans un avenir proche, le terreau fertile, gage de probants résultats pour permettre au parti de s’enraciner sur l’échiquier national.. Lire la lettre de démission.

Thibaut OGOU
Membre du directoire National
Mouvement Populaire de Libération (MPL)
Cotonou, le 16 avril 2020

A
Messieurs Sabi Sira KOROGONE et Expérience TEBE
Président et Secrétaire Général du MPL

Objet : Démission

Chers camarades,

Si je vous adresse cette lettre aujourd’hui, c’est parce que je souhaite démissionner du bureau politique national du Mouvement Populaire de Libération (MPL). Cette décision, j’aurais préféré n’avoir jamais à la prendre. Elle est la résultante d’une profonde déception et synonyme aussi d’une certaine tristesse née de ma désillusion suite à notre collaboration.

J’ai cru en notre rêve de redonner espoir à la jeunesse à travers un creuset de large rassemblement pour renforcer notre combat contre l’autocratie qui frappe notre pays depuis le 6 avril 2016. J’ai cru qu’on ferait mieux que les organisations politiques et citoyennes de jeunesse existantes afin de proposer une perspective heureuse aux jeunes et a toute la population épris. J’ai cru que les mois passés en prison et la poursuite de la persécution politique contre les jeunes allaient nous faire prendre conscience de la nécessité de rester aux côtés de la Patrie, en vue de défendre ses valeurs confisquées. Mais ma déception fut grande lorsque je me suis rendu compte que je me suis trompé de chemin et de partenaires. Je ne reconnais plus le parti qui m’a donné davantage l’envie de me battre pour le retour de l’Etat de droit au Bénin, si éloigné de convictions sincères. Tout ce qui brille n’est pas de l’or. J’ai été trahi et abusé. J’ai appris à mes dépens.

J’ai toujours été guidé par la volonté d’agir comme je l’ai fait par le passé : avec une obligation de résultat et un objectif pour notre pays et nos concitoyens, sans connivence ou collusion avec le pouvoir despotique en place, ni volonté de racketter certains leaders politiques. Je ne saurais pactiser avec les auteurs de la confiscation de notre démocratie et de toutes les institutions de la République, les auteurs de la mise à sac de notre pays, les auteurs des assassinats crapuleux de nos compatriotes, les auteurs de la violation quotidienne des Droits Humains. Mon nom ne figurerait jamais sur la liste des complices de la démolition des acquis démocratiques au Bénin. Comme, celà vous souviennent, un membre actif du parti Union Social Libérale qui juste pour profit a démissionné de son partie pour rejoindre le MPL tant crié partout et avait même eu la chance d’etre sur une liste précisément dans la commune d’Abomey Calavi mais juste au lendemain du rejet des dossiers du partie, se retrouve aujourd’hui imbibé de l’autre côté de la mouvance. Jamais.

Je pars pour être en accord avec moi-même, avec mes convictions, pour éviter le reniement, ravaler mes vomissures et me retrouver dans les bras des princes du moment.

Je ne démissionne pas pour une autre écurie. Je me tourne comme de nombreux Béninois vers des rassemblements citoyens dignes et crédibles qui sont plus stimulant que le système politique actuel qui oblige un grand nombre de personnes à renier leurs propres convictions, si elles en ont une, pour plaire « aux barons ».

Voilà pourquoi, j’ai pris la décision, en toute liberté et responsabilité, de vous présenter ma démission du directoire national du MPL. Cette démission prend effet immédiatement, à compter de la date de sa signature.

Veuillez recevoir, chers camarades, l’expression de ma haute considération.

Thibaut OGOU