Des dizaines d’interpellations, plusieurs manifestants et plusieurs journalistes blessés par les forces de l’ordre dans la capitale algérienne, rapporte RFI. Un bilan pour le moment non exhaustif, mais ces tensions notées par endroit témoignent de la colère du peuple qui a souhaité le report du scrutin qui se déroule en Algérie ce jour. Une élection massivement rejetée par une bonne partie de la population et d’ailleurs cette nuit, plusieurs rassemblements ont eu lieu pour contester sa tenue. En gros, des millions d’Algériens ne veulent pas entendre parler de ce scrutin et exigent un renouvellement total de leur classe politique. Ce mercredi encore, des milliers de personnes sont descendues pour manifester et clamer le boycott à nouveau. Mais le pouvoir en place tient à la tenue du scrutin. Contrairement au peuple qui a brandi un carton rouge à sa classe politique et estime que les cinq candidats en lice qui avaient des atomes crochus avec le régime de l’ex-président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika ne sont plus représentatifs. C’est dire sans doute qu’au soir de ce scrutin, le bilan en termes de blessés pourrait s’alourdir. Cela fait quasiment dix mois de manifestations massives. Mais il faut rappeler que le scrutin avait déjà été reporté deux fois cette année et les cinq candidats qui sont en course sont surnommés les « 5A », parce que leur nom commence tous par « A ».