L’ancien ministre Valentin Djènontin Agossou a réagi aux commentaires qui ont suivi l’annonce du décès de l’ancien ministre Roger Gbégnonvi, grand soutien du président de la république, Patrice Talon. Il a adressé un message au président sur sa responsabilité par rapport à ce qu’il qualifie de "déchéance morale".

L’homme politique en exil à Paris a expliqué qu’il ne pouvait pas rester silencieux face aux réactions des Béninois après le décès de Roger Gbégnonvi. « Ce qui me paraît étrange et qui me contraint à m’adresser à vous (Patrice Talon, ndlr) n’est pas le décès du professeur puisque tout le monde est candidat à la mort. Mais plutôt l’accueil réservé par la plupart des compatriotes à la nouvelle du décès de l’ancien ministre Gbégnonvi. De l’indifférence au meilleur des cas, un moindre mal, au regard des commentaires virulents qui sur les réseaux sociaux, ont fait office d’oraison funèbre. Partout ou presque, une choquante euphorie comme pour célébrer ce qui, aux yeux de beaucoup, semblait le signe d’une justice divine », a-t-il dit.

Selon Valentin Djènontin, « Les Béninois ont été scandalisés par les faux témoignages portés par monsieur Gbégnonvi et autres cadres béninois contre la ministre Reckya Madougou et le professeur Joël Aïvo lors de leur procès devant la CRIET. Au terme, les prévenus ont écopé respectivement de 20 et 10 ans d’emprisonnement. Du coup, au lieu de pleurer sa mort, les Béninois ont acclamé son décès. » A l’endroit du président de la République, il a déclaré : « Les Béninois ont un dédain pour tout ce qui porte votre nom ou est lié à votre personne ».

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L’ancien député de la 7è législature estime que les commentaires méprisant la mémoire de Roger Gbégnonvi, montrent que Patrice Talon n’est pas aimé dans l’opinion publique. Et cela selon lui, est la conséquence de son "insensibilité" et celle de son "entourage aux douleurs" des Béninois. « La déchéance de la morale et de l’éthique sous votre gouvernance prend une allure très alarmante. Il va falloir inverser la tendance le plus vite possible avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il souhaité.

Valentin Djènontin Agossou demande au chef de l’État de trouver la solution à cette déchéance morale. « Il urge que vous laissiez Dieu transformer votre cœur en chair pour votre paix et celle de vos concitoyens », a-t-il dit.