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« Je ne compte pas gracier Madougou », l’avocat de l’opposante réagit aux propos de Patrice Talon
Condamnée à 20 ans de prison pour « financement du terrorisme », l’ancienne ministre Reckya Madougou, vient de passer 1000 jours derrière les barreaux. Entre autres voix, réclamant pour elle, une grâce présidentielle, il y a celle de son avocat, Maître Renaud Agbodjo.
Les mille jours de l’opposante béninoise, Reckya Madougou derrière les barreaux, ne sont pas passés inaperçus. Pour son avocat, Maître Renaud Agbodjo, le Chef de l’Etat Patrice Talon « doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancœurs à l‘égard d’opposants politiques. »
C’était le lundi dernier, lors de son tête-à-tête avec l’opposition conduite par l’ancien Président Boni Yayi, au palais de la Marina, le Chef de l’Etat Patrice Talon a affiché sa volonté de ne pouvoir gracier l’ancienne Conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé en prison. « Je ne compte pas gracier Madougou », a déclaré Patrice Talon.
En effet, le président répondait à son prédécesseur Boni Yayi qui intercédait pour son ancienne ministre. Et, donc face à ce refus de « gracier » l’ancienne ministre de la justice, son avocat a dit ce qu’il pense des propos du président de la République.
« La contradiction principale à la libération de madame Reckya Madougou, ce n’est plus la justice, ou ça n’a jamais été la justice béninoise, c’est monsieur Patrice Talon lui-même qui a déclaré qu’il n’entendait pas libérer madame Reckya Madougou et donc qu’il n’entendait pas mettre à exécution l’avis du GTDA [Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, NDLR]. C’est une grave déclaration qui peut avoir des conséquences à termes sur la crédibilité du Bénin relativement à ses engagements internationaux », a réagi l’avocat au micro de Rfi.
Dans son intervention, il renchérit : « L’élection de 2021 est derrière nous. Il doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancœurs à l‘égard d’opposants politiques. Nous insisterons pour que madame Madougou recouvre la totalité de ses droits. Il y a un temps pour la guerre et il y a aussi un temps pour la paix. »
« Nous invitons le chef de l’État à avoir le sens du pardon comme n’étant pas une erreur, parce que le pardon n’est jamais une erreur. Le pardon est organisé dans la loi sous la forme d’une amnistie, même sous la forme d’une grâce, sous la forme d’une liberté conditionnelle. Le pardon est juridiquement reconnu et traduit dans la loi pénale. », a conclu Me Renaud Agbodjo.
Pour rappel, Reckya Madougou a été condamnée le 11 décembre 2021 à 20 ans de réclusion criminelle pour financement du terrorisme, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
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