L’Union internationale de la Presse Francophone, section Bénin a organisé une conférence publique, le vendredi 24 novembre 2023, à l’Eneam à Cotonou au profit des étudiants de cette école.

Pour la circonstance, elle a invité Moïse Kérékou, fils de l’ex-président du Bénin et ancien ambassadeur pour entretenir les étudiants sur le panafricanisme, enjeux économiques pour la jeunesse. A l’entame, l’invité de marque, Moïse Kérékou a exposé la genèse de ce concept en Afrique et les raisons qui l’ont poussé à l’adopter et à devenir l’un de ses ardents défenseurs. Selon ses propos, ce concept a commencé par naître en lui en 2003, lorsqu’il a rencontré le guide libyen Mouammar Kadhafi le leader charismatique, Nelson Mandela. « C’est grâce au guide Libyen que l’idée a commencé par poindre en moi. Grace à ce concept, j’ai été invité à de hauts sommets mondiaux où les intellectuels, les chefs d’Etat et les enseignants se regroupent. J’ai également eu la chance de rencontrer le leader international Nelson MANDELA. Je suis un panafricain bon sang. J’ai été un panafricain soutenu par Kadhafi. Je ne suis pas comme les autres qui sont tantôt nationalistes tantôt panafricanistes » a-t-il précisé avant de souligner qu’il a créé en 2003, le mouvement international du panafricanisme qui promeut l’épanouissement de la jeunesse. Il a, dans ses propos, montré les forces et faiblesses de ce concept qui fait beaucoup d’émules ces derniers temps en Afrique.

En effet, le panafricanisme est né à la fin du 19è siècle en Europe. Il a été caractérisé par trois phases. Mais, c’est le président Ghanéen Kwame Nkrumah qui a été le vrai instigateur de ce concept en Afrique. Il a soutenu et érigé le panafricanisme en Afrique. Il était selon l’invité, l’une des grandes figures emblématiques du panafricanisme en Afrique. « Kwame Nkrumah a voulu créer les Etats unis d’Afrique. Mais le coup d’Etat dont il a été victime en 1963, a fait échouer ce concept en Afrique », a précisé le conférencier. Pour Moïse Kérékou, le concept a échoué en Afrique à cause d’un certain nombre de raisons. La première, c’est la mentalité des élites africaines qui pillent les ressources de leurs pays et qui par égoïsme, font tout pour plomber l’idée un peu partout en Afrique. La seconde raison selon l’invité, c’est l’indifférence de grandes figures africaines de la diaspora qui ne veulent même pas entendre parler du concept. Il a aussi évoqué l’élimination par les occidentaux, des grandes figures africaines du panafricanisme dont Kadhafi qui soutenait et défendait ce concept chez lui en Libye et voulait le propager en Afrique. En dehors de ces causes, c’est l’absence d’idéologie et de théorie devant soutenir cette idée ainsi que l’intégration africaine qui ont mis un frein à cette idée qui faisait son petit bonhomme de chemin.

Pourquoi faut-il espérer malgré tout ?

Malgré ces obstacles, le conférencier, Moïse Kérékou a précisé que les africains ne doivent pas se décourager. Ils doivent selon lui, épouser et soutenir ce concept car c’est ensemble et dans l’union qu’ils vont se développer. « Si les européens s’étaient vite découragés et n’avaient pas créé une idéologie pour soutenir un concept similaire chez eux, ils n’allaient pas créer le visa Shengen qui permet aujourd’hui à tous les citoyens européens de voyager et de séjourner dans tous les pays de l’Europe sans visa », va-t-il souligner. Mieux, a-t-il ajouté, si les Etats de l’Amérique du Nord ne s’étaient pas regroupés en un bloc appelé aujourd’hui les Etats unis d’Amérique, ils ne seront pas la première puissance du Monde, avec le dollar qui est la première monnaie d’échange mondial.

L’honorable Apithy, lui aussi invité, va également soutenir le conférencier en faisant l’éloge de son feu père Apithy, qui a beaucoup œuvré pour l’expansion du panafricanisme au Bénin et en Afrique. Mais il y a malheureusement, son engagement en faveur de ce concept, éteint par un coup d’Etat qu’il a subit.