Sans être dans le secret des dieux, on peut prédire que la guéguerre, entre l’ancien président Boni Yayi et son successeur Patrice Talon est à nouveau relancée. Boni Yayi, désormais au premier plan après son élection à la tête des « Démocrates » et probable chef de file de l’opposition béninoise.

A quoi peut ressembler le séjour de Boni Yayi, à la tête du parti « Les Démocrates », après le congrès de deux jours, qui s’est tenu le week-end écoulé à Parakou et qui l’a fait président ? En choisissant le prédécesseur de Patrice Talon pour les diriger, les militants de l’opposition ont, sans trahir aucun secret, mis de l’huile sur le feu. La guerre de leadership, constamment activée, entre le président de la République Patrice Talon et son prédécesseur, après le répit observé, lors du passage de l’ancien président de la Banque Ouest-africaine de Développement (BOAD), au palais de la Marina en septembre 2021, peut bel et bien reprendre. Parakou vient de donner l’occasion à Boni Yayi pour déterrer la hache de guerre. Il est vrai qu’au lendemain de leur rencontre à la Marina, le mercredi 22 septembre 2021, on a noté une accalmie sur fond d’une paix des braves. Mais sans nul doute, les couteaux sont à nouveau sur la table des deux personnalités politiques béninoises.
En accédant au poste de leader du parti de l’opposition le plus représentatif, au parlement béninois, avec 28 députés, Boni Yayi devient de facto et selon la loi, le chef de file de l’opposition. Alors, quel dialogue peut-on espérer de deux personnalités, l’un patron de la mouvance et, l’autre leader de l’opposition mais qui ont, pris plus de dix ans, à se regarder en chiens de faïence ? Depuis l’ébruitement de l’affaire dite présumée tentative d’empoisonnement sur l’un, les présidents Boni Yayi et Patrice Talon n’ont affiché qu’une paix de façade. Le boycott de la récente fête du 1er Août 2023, par Boni Yayi avec un message publié à la veille, et ses propos tenus lors de la campagne des législatives de janvier 2023, sont la preuve que le nouveau président Des Démocrates à le sommeil troublé quand il s’aperçoit qu’un ami devenu gênant depuis la fin de leur lune de miel, est son successeur. Pour une décrispation de la tension politique, au cas où il le faudra, comment imaginer ses deux personnalités l’un dans le rôle d’opposant et le second en sa qualité de leader et premier magistrat de la nation, mettre leurs égos sous éteignoir pour incarner cette colombe, gage de paix et tant recherchée au Bénin ?
Subséquemment, émettre le vœu de les voir chercher des solutions aux problèmes inhérents au pays dans l’espoir de faire descendre le mercure dans le thermomètre n’est pas évident. A moins d’une surprise comme les béninois en rêvent d’ailleurs, la prise de pouvoir par Boni Yayi dans la salle d’alphabétisation de Parakou où s’est tenu le congrès de l’opposition, le samedi 14 et dimanche 15 octobre 2023, n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la nation. Cela est plutôt annonciateur des jours plus mouvementés pour un Bénin qui tient sur une béquille, cherchant par monts et par vaux, des alternatives pour résoudre déjà, les problèmes concernant des personnalités en prison et de celles qui sont en exil. Le pays de Bio Guerra et de Gbêhanzin est à la croisée des chemins surtout que tous ses acteurs politiques ont les élections générales de 2026 en ligne de mire. Les Démocrates et leur nouveau président en particulier !