Le désormais ancien colonel, président de la transition guinéenne, Mamady Doumbouya devient général. La présidence de la République de Guinée évoque une promotion à titre exceptionnel pour lui, et le mardi 23 janvier 2024, il a été élevé au grade de général de corps d’armée.

Mais à dire vrai, la société civile qui n’est surprise par ce cirque du désormais général, émet de vives critiques. "Ce sont les putschistes aujourd’hui qui s’octroient des grades. On sait que pour avoir un grade dans l’armée, il faut avoir fait des formations, des stages ou avoir pris part même à des combats. Mais maintenant, là, on se le partage comme des biscuits. C’est malheureux pour le pays. Il aurait dû prendre l’exemple de Dadis (Moussa Dadis Camara, ancien chef d’Etat guinéen, ndlr), qui était resté définitivement capitaine.", commente Ibrahima Balaya Diallo.
Avant ce nouveau titre du président putschiste, certains cadres de l’armée comme l’ancien colonel Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence de la République, et Balla Samoura, haut commandant de la gendarmerie nationale, ont été promus, en octobre dernier, aux grades de généraux.

Lire aussi : [Actualités  : La "Boko-Mania" Face aux Instructions données aux Députés - Quels enjeux ?)>https://www.linvestigateur.info/?La-Boko-Mania-Face-aux-Instructions-donnees-aux-Deputes-Quels-enjeux&var_mode=calcul]

Cette façon d’opérer selon Ibrahima Balaya Diallo, est de s’éterniser au pouvoir.
"Il est en train de suivre les pas de Paul Kagamé, étouffer les expressions, empêcher les gens de communiquer et pendant ce temps, s’appesantir sur des petites réalisations, gagner l’opinion publique. Mais on n’est pas dupe, aujourd’hui ’hui on sait que l’élan pris par le CNRD nous conduit au précipice.", a-t-il renchéri.

Mais faut-il le rappeler, la promotion du désormais général Mamadi Doumbouya n’est pas une première pour des présidents militaires guinéens. Le colonel Lansana Conté, arrivé à la tête du pays en 1984 à la suite du décès du président Ahmed Sékou Touré, avait fini général à sa mort, au pouvoir, en 2008.